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«La vraie question n’est pas celle de la méfiance, mais celle de la cherté des actions aujourd’hui»

Quelles alternatives aux actions? François Savary (Prime Partners) a participé au Live chat organisé par Le Temps et la BCV le 2 juin. Extraits.

Qu’est-ce qui devrait inciter un épargnant à ne pas laisser dormir son argent sur son compte en ce moment?

François Savary: Je ne suis pas d'accord pour dire que les obligations ne rapportent rien. Ce sont celles des gouvernements qui sont concernées par l'absence de rendement. D'une manière générale, j'ai les plus grandes réserves à l'égard de la dette gouvernementale. Par contre, la dette des entreprises, qu'elle soit de bonne qualité ou de qualité moyenne, offre des opportunités d'investissement dans le contexte actuel. Je pense même que sur faiblesse, elles peuvent être accumulées. Je ne suis pas partisan d'un scénario de récession ou de déflation mondiale. Nous devrions continuer à vivre au cours des prochains trimestres avec une croissance modérée et une inflation sous contrôle. Ces conditions me semblent favorables à la bonne tenue des obligations d'entreprise. Pour ce qui est des actions, je rappellerai que la méfiance est en place depuis 2009, ce qui n'a pas empêché le marché américain de passer de 660 à 2100 sur l'indice S&P. La volatilité et les mouvements erratiques qui accompagnent la hausse tendancielle des actions sont un phénomène tout à fait normal. La vraie question n’est pas celle de la méfiance, mais celle de la cherté des actions aujourd'hui. Dans ce contexte, je pense effectivement que l'évaluation actuelle sur les bourses des marchés développés doit inciter à la vigilance et à ne pas s'exposer de manière trop agressive aux actions. On peut toutefois privilégier des stratégies plus défensives comme le haut dividende des sociétés solides exposées à l'international et leaders dans leur domaine d'activité. Je crois donc que laisser son argent dormir en compte n'est pas la seule solution pour investir aujourd'hui.

Les professionnels parlent des infrastructures, moins volatiles mais presque aussi rentables à long terme. Comment choisir le bon produit?

La question des infrastructures est extrêmement importante dans le monde actuel. L'OCDE vient de sortir une étude où elle met en garde contre les risques de chute de la productivité dans les pays développés. Cela implique d'engager un certain nombre de réformes voire d'améliorer les infrastructures existantes. On sait que la situation de la plus grande partie des gouvernements et finances publiques est difficile. L'impossibilité pour beaucoup de gouvernements de dépenser davantage passe par une implication du secteur privé dans les dépenses d'infrastructures que ce soit par des partenariats public/privé ou d'autres formes. Je crois donc que ce thème est important. On peut le réaliser de différentes manières: soit par l'achat de titres individuels, soit par l'achat de fonds thématiques. Enfin, pour ceux qui sont prêts à investir dans des produits moins liquides, des structures d'investissement de moyen long terme peuvent être des solutions intéressantes.

Qu’en est-il des métaux précieux et objets d'art?

L’or et les objets d’art ne sont pas les «mêmes animaux» en termes de placements. L’or est un actif liquide, au contraire des objets d’art. L’or reste intéressant parce qu’il y a beaucoup d’incertitudes économiques, politiques et géopolitiques et parce que le coût de détention de l’or est nul. Le coût de l’or étant le taux d’intérêt auquel vous renoncez. Je pense donc qu’il s’agit d’un bon actif de diversification dans les conditions de marché actuelles.

En ce qui concerne l’art, c’est beaucoup plus compliqué. On sait que l’art peut être très attractif, mais il n’est pas liquide. Il existe des fonds, mais il faut éviter de croire que les prix de l’art ne font qu’augmenter. Ce marché a aussi des cycles et parfois il est nécessaire de conserver longtemps l’œuvre. Il faut donc être un expert ou accepter le fait que ces actifs ne sont pas liquides pour s’y intéresser.