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Le yuan et le pétrole accentuent les pressions déflationnistes

Ce début d’année mouvementé sur les marchés reflète la hausse sensible des risques due à l’accumulation d’incertitudes planant sur l’économie mondiale et donc sur les bénéfices des sociétés. Nous maintenons une pondération neutre des actions dans l’immédiat tant que les indicateurs ne se dégradent pas davantage.

Augmentation des risques

Légèrement au-dessus de 4% à la mi-2015, le risque crédit, soit le différentiel de rendement entre les obligations de qualité moyenne et celles de premier choix, a dépassé 7% en ce début d’année aux Etats-Unis. Il atteint ainsi des niveaux élevés proches de ceux de 2011, mais encore au-dessous des niveaux récessionnistes de 2001-2002 ou de 2008-2009. Sans pour autant remettre en cause la reprise, ce baromètre du cycle économique souligne l’augmentation des risques, notamment ceux liés aux pressions déflationnistes. D’où la forte réaction des marchés à la dépréciation du yuan et à la poursuite de la baisse des cours du brut en ce début d’année.

Le poids de la Chine

Le ralentissement en cours de l’économie chinoise résulte de facteurs tant cycliques que structurels. Conséquence de la mutation en cours: le pays regorge de capacités de production qui accentuent les pressions déflationnistes mondiales. Les prix à la production poursuivent leur recul quasi ininterrompu depuis mi-2014. Ainsi, la Chine continue d’exporter de la déflation, une tendance soulignée par la récente dépréciation du yuan. Surévaluée, la monnaie chinoise pourrait ainsi s’orienter rapidement vers 6,80 yuans pour un dollar.

Risque crédit

L’effet pétrole

Ces pressions déflationnistes viennent s’ajouter à celles engendrées par une demande mondiale modérée inférieure à l’offre, ainsi qu’aux conséquences de la baisse des prix du pétrole. Après son passage sous la barre des 30 dollars, le baril pourrait tester de nouveaux supports autour de 20-25 dollars. Survendu, le cours du brut devrait se stabiliser, mais il est difficile dans le contexte actuel d’évaluer à quel horizon.

Rentabilité en danger

L’accroissement de ces pressions déflationnistes peut ralentir une croissance déjà décevante en érodant les bénéfices des sociétés. Elles seraient ainsi enclines à moins investir et moins embaucher, comme c’est déjà le cas dans les secteurs industriels ou de l’énergie. Cela dit, même si le risque crédit se tend, la situation bénéficiaire des entreprises aux Etats-Unis reste d’un bon niveau avec des marges de 11% contre 8% en 2008 ou 6% en 2000. La saison des résultats qui s’ouvre devrait donner quelques indications intéressantes dans ce contexte.

Cours du pétrole

Correction insuffisante?

La persistance de la prime de risque au-dessus de 6%, dont l’impact est important pour les marchés, inquiète d’autant plus qu’elle n’est pas suivie d’un recul équivalent des bourses. La comparaison avec ces dernières années laisse ainsi entrevoir un risque de dévalorisation pour les actions (voir graphique page suivante). En 2012, alors que le niveau des primes de risque était proche de celui observé aujourd’hui, les sociétés du S&P 500 s’échangeaient 13 fois leurs bénéfices, contre 15 fois actuellement. Cette situation s’explique notamment par le fait que la liquidité abondante sur les marchés a contrecarré les effets des incertitudes en soutenant les cours. La correction actuelle pourrait donc se poursuivre si les indicateurs économiques ne s’améliorent pas. Car même si le manque de liquidités du marché obligataire à haut rendement et la hausse des faillites dans le secteur de l’énergie expliquent une grande partie de la hausse de la prime de risque, la divergence entre cette courbe et celle des actions est inquiétante.

Rapport cours-bénéfices et prime de risque

Premier trimestre difficile

Dans ce contexte, une observation attentive des statistiques économiques s’impose. Plusieurs indicateurs plaident en faveur d’une poursuite de la croissance à l’instar du Conference Board aux Etats-Unis, dont l’évolution est aujourd’hui plus favorable qu’en 2001 et 2008. La poursuite des politiques monétaires accommodantes des Banques centrales, ainsi que la solidité de la croissance américaine, voire européenne, devraient soutenir les marchés dès la deuxième partie de l’année. Le premier trimestre devrait en revanche s’avérer difficile en attendant une meilleure visibilité.

Pondération neutre

Aujourd’hui, les indices se rapprochent de niveaux de supports de résistance importants. Des rebonds à court terme ne sont ainsi pas à exclure dans un marché caractérisé par une volatilité supérieure à la moyenne, mais pas extrême. Nous maintenons une pondération neutre des actions dans le portefeuille dans l’immédiat tant que les indicateurs ne se dégradent pas davantage. Le retour à une vision plus optimiste passe par la diminution de la prime de risque sous 6% et par l’amélioration des indicateurs économiques, ainsi que par la stabilisation du yuan et des cours du pétrole.

Indicateur avancé Conference Board