Comme pour l'ensemble du secteur bancaire, le troisième trimestre de cette année a été marqué pour le Groupe BCV, par un recul du résultat, dû essentiellement aux moins-values enregistrées sur les portefeuilles de titres. Sur le plan opérationnel en revanche, l'évolution est dans l'ensemble satisfaisante. S'il est difficile de prévoir où se situera le bénéfice brut en fin d'exercice, le marché boursier pouvant exercer une forte influence, il faut néanmoins s'attendre à un recul de l'ordre de 30% par rapport au résultat record de l'an dernier.
A l'occasion d'une rencontre avec les média, qui a lieu ce jour à Lausanne, la BCV publie le détail des chiffres du Groupe au 30 septembre 2001. Ceux-ci présentent un total de bilan pratiquement inchangé par rapport au 31 décembre 2000. Au passif, la baisse de l'épargne et des bons de caisse s'est nettement ralentie et, globalement, les dépôts et les emprunts s'inscrivent en hausse de 1,3% sur les neuf premiers mois de l'année. A l'actif, le volume des crédits est demeuré stable, l'accroissement des prêts hypothécaires ayant été compensé par la baisse des autres créances sur la clientèle. En ce qui concerne son portefeuille de crédits, qui est encore marqué par la crise économique que le canton de Vaud a traversée dans les années 90, la BCV dispose d'un système performant d'identification des crédits à risque. Elle constate en revanche que le montant de ses crédits non performants ne se réduit pas au rythme souhaité. Sur la base de ce constat, la Banque a décidé, en accord avec la Commission fédérale des banques, d'analyser sa méthode de provisionnement et d'effectuer à cet effet une étude, menée conjointement avec son organe de révision externe et une autre société spécialisée, qui aboutira en fin d'année. D'une manière générale, son objectif est de créer des bases encore plus solides pour le développement de ses affaires et pour une valorisation de son titre sur le marché, qui reflète le véritable potentiel de l'entreprise. En fonction des conclusions de l'étude, les éventuelles mesures à prendre le seront dans le cadre des opérations de bouclement de l'exercice 2001.
La masse en dépôt du Groupe a subi les effets de la chute des marchés boursiers et affiche, avec un total de 53,1 milliards de francs, une baisse de 16% par rapport à la fin de l'an passé, conforme à la tendance générale du secteur bancaire. La légère progression du nombre de dépôts titres indique en outre qu'il n'y a pas eu de perte de clientèle.
Sur le plan des résultats, les revenus d'intérêts ont poursuivi leur progression (+6% par rapport au 30.09.2000 à 324 millions). Les commissions ont enregistré un recul de 13% à 219 millions de francs. La baisse a atteint un peu plus de 20% dans le domaine de la gestion de fortune, mais a été partiellement compensée par une forte progression des commissions sur les opérations de crédits, grâce à l'essor des affaires documentaires. Les opérations de négoce présentent un résultat négatif de 51 millions et les autres résultats ordinaires, des produits de 84 millions, inférieurs de 50 millions au résultat du 30 juin. Ces deux mouvements s'expliquent par la baisse des marchés boursiers qui a marqué le troisième trimestre, et plus particulièrement le mois de septembre. Le total de produits s'est ainsi chiffré à 576 millions (-19%), alors que les charges d'exploitation, de 381 millions de francs, ont augmenté pour leur part de 2,9%. Le bénéfice brut atteint 195 millions, soit 43% de moins que durant les trois premiers trimestres 2000.
En ce qui concerne l'année 2002, le Groupe BCV prévoit une amélioration sensible de ses résultats, dans un environnement économique et financier qui devrait aller en s'améliorant au fil de l'année. La marge d'intérêts se maintiendra probablement à un niveau proche de celui de 2001. Les commissions, comme les résultats du négoce de titres, devises et instruments dérivés, devraient être sensiblement meilleurs que cette année. Seuls les autres résultats ordinaires, qui ont bénéficié d'un produit extraordinaire durant le présent exercice, seront en baisse l'an prochain. Les charges, quant à elles, ne devraient augmenter que modérément, permettant au bénéfice brut de retrouver un niveau supérieur à 400 millions de francs.
Lausanne, le 20 novembre 2001