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2025, une année, trois grandes incertitudes

  • La politique de la nouvelle administration américaine reste la grande inconnue.
  • L’économie mondiale devrait éviter la récession.
  • L’évolution des taux longs, un indicateur à suivre attentivement, pour les marchés.

Un chiffre pourrait servir d’introduction à 2025: 60%. Soit l’écart entre la prime que les marchés acceptent de verser pour les actions américaines et celle qu’ils accordent aux actions mondiales. Wall Street affronte ainsi la nouvelle année forte de deux bons, voire très bons exercices. Les prochains trimestres seront-ils forcément plus difficiles à traverser? Le scénario dépend avant tout de trois facteurs d’incertitude.
 

L’effet MAGA

À l’aube de 2025, le monde s’interroge: jusqu’où ira le dogmatisme de l’administration républicaine? Dans ce contexte, les marchés obligataires représentent le seul réel contre-pouvoir outre-Atlantique. L’évolution des taux longs constituera ainsi un indicateur clé. Les premières décisions lèveront déjà le voile sur les conséquences de la mise en œuvre du programme Make America Great Again (MAGA) sur l’économie mondiale et les marchés. Les principaux risques sont identifiés: retour de la hausse des prix à la suite du relèvement des droits de douane et des mesures anti-immigration et dérapage budgétaire en raison de l’allègement de la charge fiscale des entreprises et du soutien à l’industrie nationale, sans oublier les tensions commerciales, voire géopolitiques. Autant d’éléments qui ne sont pas vraiment compris dans les prix élevés des actions. Et qui pourraient peser sur des marchés peu enclins à pardonner toute erreur ou déception.

La reprise européenne

La Banque centrale européenne (BCE) ne détient qu’une partie des clés de la reprise de l’économie du Vieux Continent. L’assouplissement de sa politique monétaire devra être accompagné de déblocages politiques et de soutien à l’investissement pour que l’activité retrouve un certain dynamisme en zone euro. Les élections allemandes, la concrétisation du Rapport Draghi visant à relancer la croissance, voire la politique américaine constituent autant d’inconnues à prendre en considération dans toute appréciation du marché européen.

Si l’économie suisse a plutôt mieux résisté au ralentissement de l’économie mondiale que sa voisine européenne, elle doit, encore et toujours, compter avec la force de son franc.

La relance chinoise

Les réactions aux premières mesures de soutien à l’économie chinoise fleuraient bon la prudence. Tant dans le pays qu’ailleurs dans le monde, les attentes se focalisent sur un vrai programme coordonné et cohérent de relance économique et monétaire. L’enjeu? Regagner d’abord la confiance des ménages chinois, qui, par leurs dépenses, contribueront à la stabilisation de l’activité nationale.

Scénario dans la continuité

Notre scénario de base table sur une poursuite de l’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, qui évoluera légèrement en dessous de son potentiel. L’activité sera toujours soutenue par les États-Unis et pourrait recevoir en cours d’année un coup de pouce de la Chine, voire de l’Europe, à condition, bien sûr, qu’elle sorte de l’ornière.

Ce scénario porteur pour les marchés pourrait être contrarié par un mauvais dosage de la politique américaine entraînant des tensions commerciales et une hausse significative des taux longs. Il pourrait aussi être amélioré par la réussite de la mise en place d’une politique économique vertueuse outre-Atlantique. Les baisses d’impôts et la dérégulation venant compenser les effets des mesures douanières.

America first

Nous préconisons une approche légèrement surpondérée des actions à l’aube de la nouvelle année et des interventions saisonnières tactiques dans un portefeuille diversifié. Dans cet environnement, l’attention se porte encore sur les actions américaines, faute de réelles alternatives.

Les actions américaines gardent l’avantage

Sur les marchés, 2024 pourrait se résumer aux actions américaines et à l’or. Et pourtant, les actifs de rendement ont rempli leur rôle. Tous n’ont toutefois pas performé de la même manière. Les obligations à haut rendement ont bénéficié d’un contexte porteur. Il est intéressant de noter que les emprunts suisses de qualité ont affiché une meilleure performance que leurs homologues américains.

Conséquences: un portefeuille équipondéré a retrouvé, en cours d’année, des niveaux de 2021. À quoi faut-il alors prêter attention pour 2025? Un exercice qui s’annonce aussi ardu qu’ouvert. Et qui devrait encore une fois souligner l’intérêt de rester investi. Comme ce fut le cas en 2024 pour qui a su opter pour une exposition aux actions alternant entre neutre et surpondérer tout au long de l’année.

Actions américaines

2024: les actions américaines sont désormais hautement valorisées à 23x les bénéfices estimés. Plusieurs secteurs se sont distingués: les services à la communication, la technologie, la consommation discrétionnaire, mais aussi les financières qui ont signé un retour marqué.

2025: depuis la grande crise financière, le marché américain et ses géants technologiques surperforment. Dans ce contexte, une attention particulière doit être portée à l’hyperconcentration des indices. Les valeurs américaines représentent désormais plus de 70% de la capitalisation du MSCI Monde, du jamais vu. Avantage à une approche tactique opportuniste.

Actions suisses

2024: les poids lourds de l’indice ont traversé des moments difficiles. En cause: un appétit au risque qui ne soutient guère les valeurs à caractère défensif, des perspectives bénéficiaires peu engageantes et un franc qui reste fort. Conséquence: des performances décevantes, moins bonnes même que celle des indices européens.

2025: dans un contexte plein de défis, les petites et moyennes capitalisations ont su tirer leur épingle du jeu en 2024 et devraient continuer sur leur lancée en 2025, surtout si les politiques monétaires portent leurs fruits et relancent l’activité. Elles bénéficient par ailleurs de leur positionnement de niche dans leurs marchés et donc de leur pouvoir de fixation des prix. Mais pour bien performer, encore faut-il savoir éviter les secteurs qui ont pâti du coup de frein de l’industrie allemande notamment.

Immobilier

2024: la baisse des taux a soutenu de manière spectaculaire un marché immobilier suisse aux fondamentaux solides. À l’étranger, l’année a été marquée par le frémissement du marché américain après deux ans anémiques.

2025: la tendance à la hausse devrait ralentir sur le marché suisse déjà bien valorisé. Hors des frontières, en plein éveil, le marché américain doit être abordé avec précaution, tous les secteurs ne présentent en effet pas le même potentiel. En Europe, le secteur pourrait retrouver quelques couleurs grâce à la baisse des coûts de financement.

Or

2024: une année particulièrement brillante pour le métal jaune.

2025: une grande partie des moteurs de 2024 seront encore présents en 2025, que ce soit les politiques des banques centrales des pays émergents, les tensions géopolitiques ou la demande des ménages chinois. Une réflexion sur son utilité dans un portefeuille – assurance ou diversification – peut être lancée lors de consolidation.