- Les actions et l’or sont les grands gagnants de l’exercice.
- L’économie mondiale a poursuivi son atterrissage en douceur, malgré les tensions géopolitiques.
Encore une année favorable pour les marchés financiers. Ils présentent un camaïeu de vert, du positif qui contraste avec les teintes sombres de l’actualité. Une performance qui a permis à la plupart des classes d’actifs d’effacer leur creux de 2022. Parmi elles, deux se sont distinguées: les actions et l’or. Un duo improbable, symptomatique de cette ambiance contrastée.
Grand écart
Évoquer le marché des actions cuvée 2024, c’est parler en priorité des actions américaines, tant elles ont surclassé leurs poursuivantes. Et le mouvement s’est encore accentué après la victoire de Donald Trump.
Emmenée par ses valeurs technologiques, Wall Street s’est appuyée sur une dynamique bénéficiaire solide, sur la décrue de l’inflation et sur le changement de politique monétaire. Loin derrière, les marchés émergents ont bénéficié des mesures de soutien à l’économie chinoise. Les marchés européens et suisses progressent, mais à un rythme bien inférieur. Ils ont même encore ralenti en novembre, provoquant un écart avec leurs homologues américains d’une ampleur jamais vue depuis 35 ans.
Économie résiliente
Des performances, reflet de la conjoncture. Car si l’économie mondiale a pu poursuivre son atterrissage en douceur, elle le doit grandement aux États-Unis. Pendant ce temps, l’Europe souffre de la panne de ses locomotives. L’Allemagne et la France sont l’une et l’autre encrassées tant politiquement qu’économiquement. Quant à la Chine, elle tente de relancer son économie par une batterie de mesures coordonnées. Petite économie ouverte, la Suisse suit attentivement l’évolution conjoncturelle de ses plus ou moins proches voisins. Son économie croît à un rythme légèrement inférieur à sa moyenne, mais résiste malgré un franc fort et les à-coups allemands. Sur les marchés, les indices suisses ont pâti du désintérêt pour leurs valeurs vedettes.
Or luisant
Parmi les matières premières, seul l’or a brillé. L’once a battu record après record, soutenue par les tensions géopolitiques, mais aussi par les achats des banques centrales émergentes.
Parmi les autres classes d’actifs, les obligations ont retrouvé leurs rôles dans les portefeuilles. Elles permettent d’amortir les périodes difficiles et de diversifier les portefeuilles grâce à des rendements retrouvés. Tous les secteurs n’affichent cependant pas la même performance que la dette à haut rendement et que les emprunts suisses de qualité. Les craintes d’un retour de l’inflation ont resurgi au fur et à mesure que se dessinait le profil de la nouvelle administration américaine, soutenant ainsi les taux longs. De son côté, la pierre séduit encore. L’immobilier coté suisse a bien rebondi, profitant de la baisse des taux pour mettre davantage encore en valeur ses fondamentaux.
Ainsi, après une bonne année 2023, 2024 peut revendiquer le même qualificatif. De bon augure pour 2025? Statistiquement, depuis 1926, les actions américaines ont une chance sur deux de réaliser un «jamais deux sans trois».