Attention aux escrocs! Vos identifiants sont confidentiels, ne les communiquez jamais. Vérifiez bien les coordonnées du bénéficiaire/montant de vos paiements. Soyez vigilant lors d’appels venant d'un support informatique. N’installez jamais de logiciels d’accès à distance. En savoir plus

Pour des raisons de maintenance, BCV-net et BCV Mobile seront indisponibles le 15.06.2025 dès 08h00 jusqu' à 21h00. Nous vous remercions pour votre compréhension et vous prions de nous excuser pour le désagrément.

2020, une année riche en enseignements

Pour les investisseurs, 2020 a été une année éprouvante, mais elle n’est pas à oublier. Et ceci pour au moins deux raisons. D’une part, parce qu’elle a offert des performances positives sur la majorité des bourses mondiales. D’autre part, parce qu’elle s’est révélée très riche en enseignements.

D’abord, quelques chiffres

Qui l’eût cru au pic de la tourmente boursière liée à la déferlante de la crise sanitaire en mars dernier! En dépit d’une chute de 28% entre le 19 février et le 23 mars, la Bourse suisse a progressé de près de 4% en 2020. Après s’être effondré de 34% au printemps, le marché américain est parvenu, de son côté, à se hisser de plus de 15% au-dessus de ses niveaux de l’an dernier, et même de 43% pour son indice technologique, le Nasdaq. Plus lent lors de la phase de récupération, le marché de la zone euro a en revanche clôturé légèrement en dessous du point d’équilibre. Finalement, un panier d’actions mondiales, représenté, par exemple, par l’indice MSCI World, a affiché une hausse de 16% en dollar. Une performance qui tombe néanmoins à 7%, lorsqu’on la comptabilise en franc suisse (voir le graphique ci-dessous). De ces quelques chiffres, les investisseurs peuvent tirer quelques précieuses leçons. 

Leçon 1: les chocs de marché sont imprévisibles

La première leçon a valeur de piqûre de rappel. Si les marchés suivent une trajectoire haussière à long terme, ils subissent épisodiquement de violentes phases baissières. Ces chocs boursiers sont impossibles à appréhender, comme le reflète la soudaineté du krach-COVID. Pour les investisseurs en actions, qui ont par définition un horizon de placement à long terme, les krachs de marché font donc partie des impondérables sur lesquels ils n’ont pas prise et avec lesquels ils sont forcément amenés un jour à composer. Ce type d’événement est heureusement peu fréquent. Sur les marchés américains, qui possèdent l’historique le plus complet, les chutes de cours supérieures à 20% interviennent en moyenne tous les 6 ans depuis 1945 (voir le graphique ci-dessous).

Leçon 2: rester investi et investir en tout temps

Aussi vertigineuses soient-elles, ces phases baissières ont néanmoins peu d’effet sur la performance d’un portefeuille à long terme, car elles sont systématiquement suivies de mouvements de récupération vigoureux qui ont toujours permis aux marchés de reconquérir le terrain perdu. D’où l’importance de maîtriser ses émotions, d’investir en tout temps et de ne pas se désengager inconsidérément en phase baissière au risque de rater le meilleur du rebond. Les chutes de marché étant imprévisibles, il importe surtout pour l’investisseur de ne pas manquer les meilleures séances de marché. À ce titre, la statistique est implacable. Selon des chiffres compilés à l’été dernier par Bank of America, l’indice S&P 500 avait progressé de plus de 16 000% depuis 1930, mais de seulement 17% si l’on retranchait les 10 meilleures performances journalières de chaque décennie (voir le graphique ci-dessous).

L’année 2020 nous livre d’ailleurs une leçon exemplaire des vertus de la discipline d’investissement. Les intervenants qui ont soutenu leurs choix de gestion dans la tourmente de mars ont été récompensés. Ils ont bénéficié de la plus rapide reprise boursière de l’histoire, effaçant les moins-values de leur portefeuille en quelques mois. Pour les intervenants les plus expérimentés, la phase de stress du printemps a offert une excellente opportunité de compléter un investissement initial. Engager des capitaux supplémentaires dans les creux boursiers permet de moyenner ses prix d’entrée sur les marchés. Les investisseurs qui ont eu l’audace de suivre cette stratégie sont ceux qui auront tiré le meilleur parti de cette année si particulière.

Leçon 3: l’importance cruciale de la diversification

Les disparités des performances entre les différentes places financières en 2020 ont aussi démontré l’importance d’une bonne diversification des avoirs en portefeuille. En sus d’une exposition plurielle sur le plan géographique, la diversification sectorielle et en matière de typologie d’entreprises s’est révélée cruciale pour bien traverser 2020. En effet, au pic de la crise, les titres défensifs, comme Nestlé, Novartis et Roche en Suisse, se sont distingués. Ce sont, en revanche, les valeurs cycliques qui ont largement dominé la fin de l’année (voir le graphique ci-dessous). Ce constat devrait inciter les investisseurs à s’intéresser davantage à des segments de marché auxquels ils sont chroniquement sous-exposés et qui participent pour une part toujours plus importante à la croissance des marchés des actions, comme les petites et moyennes capitalisations, le segment technologique ou les marchés émergents.

Leçon 4: le poids de la monnaie de référence

L’écart de performance patent en 2020 entre un panier d’actions mondiales en dollar ou en franc suisse rappelle également avec force l’importance du choix de la monnaie de référence dans la construction d’un portefeuille. La tendance structurelle du franc à s’apprécier contre les grandes monnaies étrangères reste une préoccupation majeure des investisseurs évaluant leurs avoirs et planifiant leurs dépenses à long terme dans notre monnaie nationale (voir le graphique ci-dessous). Elle plaide pour une prépondérance de franc suisse dans l’allocation et justifie une réflexion systématique sur l’opportunité de couvrir ses placements en devises étrangères. Le resserrement des écarts entre les taux d’intérêt de grandes zones monétaires offre aujourd’hui une plus grande latitude pour se protéger, tout en maintenant une pleine diversification du portefeuille.

Quid de 2021?

Ces quelques enseignements resteront précieux cette année, alors que plane encore la menace de la crise sanitaire. L’arrivée des vaccins, la synchronisation salutaire des politiques budgétaires et monétaires ainsi que le maintien de taux bas laissent néanmoins augurer une poursuite du redressement de l’activité économique et des marges bénéficiaires des entreprises. Ce scénario plaide pour une accentuation de la diversification des portefeuilles, en particulier dans les actions cycliques. Découvrez les axes d’investissement que nous privilégions en ce début d’année 2021 en poursuivant la lecture de cette newsletter ou en visualisant, dans votre espace BCV Conseil, l’intégralité de la vidéo argumentaire («Nos thématiques actions favorites pour ce début d’année») réalisée par nos spécialistes.

 

Patrick Botteron, Directeur Private Banking Onshore, BCV