La Suisse n’est pas immunisée contre le ralentissement de l’activité chez ses principaux partenaires commerciaux.

MARCHÉS 6 mars 2019
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Suisse 2019: croissance positive, inflation faible et taux négatifs

Comme l’inflation helvétique reste ténue, la BNS de devrait pas toucher à ses taux d’intérêt, qui resteront négatifs.

Malgré les lancinantes désillusions conjoncturelles mondiales, le produit intérieur brut (PIB) suisse a surpris par son dynamisme en 2018. S’il n’a progressé que de 0,2% au quatrième trimestre par rapport au troisième, il a crû de 2,5% sur l’ensemble de l’année, un rythme qui n’avait plus été atteint depuis 2014.

Les Cassandre n’ont pas manqué de pérorer sur la morosité de l’activité au second semestre comparé à un début d’année tonitruant. Or il ne faut pas se leurrer. Étant donné que les exportations représentent plus de 60% de son PIB, la Suisse n’est pas immunisée contre le ralentissement de l’activité chez ses principaux partenaires commerciaux.

Croissance moins dynamique, mais positive en 2019

Comme l’annoncent les sondages, la croissance suisse sera moins dynamique cette année. Elle n’en restera pas moins positive, proche de la moyenne de la décennie (1,5%) et plus rythmée que le potentiel à long terme de notre pays. Cela se traduit déjà par une meilleure utilisation des capacités de production et par un marché de l’emploi soutenu, mais pas par une hausse régulière des prix à la consommation, qui devrait être l’une des conséquences de la bien meilleure «utilisation» des ressources (production et travail).

La BNS ne devrait pas relever ses taux

L’inflation helvétique reste ténue (+0,6% en janvier). Elle est installée en territoire positif depuis début 2017, mais demeure bien en dessous de ce que la Banque nationale suisse (BNS) considère comme la «stabilité des prix». Dans ce contexte, notre banque centrale ne devrait pas toucher à sa politique monétaire en 2019, laissant ses taux d’intervention profondément en territoire négatif.

Sans accélération de l’inflation ou de la croissance, en l’absence de changement de politique monétaire et face à des tensions internationales persistantes, les taux longs des emprunts de la Confédération devraient aussi végéter en territoire négatif, en tout cas jusqu’à cet automne.

Publié sur le site 24 Heures le 6 mars 2018