Dans la construction, la demande de rénovations en anticipation de la fin des déductions liée à l’abolition de la taxation de la valeur locative se dessine à l’horizon.
Le contexte économique mondial perturbé se reflète différemment dans les branches de l’économie vaudoise, selon les dernières enquêtes de la Commission Conjoncture vaudoise publiées début décembre. Ces divergences sont perceptibles depuis quelques années et se sont accentuées en 2025. En particulier, la situation est difficile pour une partie des entreprises industrielles, en raison des droits de douane additionnels sur certains biens exportés aux États-Unis et de l’incertitude qui en découle.
Globalement, les derniers indicateurs statistiques conjoncturels indiquent cependant que l’économie vaudoise reste solide. Le taux de chômage (4,5% en octobre) n’augmente que graduellement, les créations d’emplois (+0,5% en rythme annuel au troisième trimestre) se poursuivent et les exportations se maintiennent à un bon niveau. De l’autre côté de la balance, l’économie mondiale manque de dynamisme et les droits de douane introduits par les États-Unis cette année sur une large palette de produits importés compliquent l’accès à ce marché. Pour les exportateurs suisses et vaudois, la situation est particulièrement difficile, en raison de l’introduction en été de droits additionnels de 39%, l’un des taux les plus élevés au monde. Avec un accord conclu mi-novembre, ce taux doit être ramené – à une date qui n’était pas connue à l’heure d’écrire ces lignes – à 15%, le même taux que l’Union européenne ou le Japon.
Pour les entreprises industrielles, les freins ne se limitent toutefois pas aux droits de douane américains: en effet, celles-ci font face depuis plusieurs années aux conséquences du franc fort. Si l’euro est relativement stable depuis le début de l’année par rapport au franc, le dollar a, pour sa part, cédé plus de 10%. Malgré ce contexte difficile pour une partie de l’industrie exportatrice vaudoise, les derniers indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise semblent globalement dessiner une stabilisation, à défaut d’une amélioration claire. La situation diffère dans les différentes activités industrielles: la marche des affaires est notamment jugée négative dans la métallurgie et le travail des métaux depuis deux ans, tandis que les entreprises des filières bois et produits non-métalliques ainsi que des domaines de l’électronique, de l’optique et de la précision ont des avis partagés.
Sur le marché intérieur, la demande reste solide. Ainsi, la situation est globalement satisfaisante dans le secteur de la construction avec une tendance positive. Les demandes de permis de construire repartent à la hausse et les perspectives pour les prochains mois sont stables. Les demandes de permis de construire repartent à la hausse et les perspectives pour les prochains mois sont stables, tandis que la demande de rénovations en anticipation de la fin des déductions liée à l’abolition de la taxation de la valeur locative se dessine à l’horizon. La difficulté de recruter du personnel qualifié fait aussi partie des préoccupations de la branche des services, avec les conditions-cadres (par un tiers des entreprises sondées). Globalement, ce pan de l’économie vaudoise se porte bien, avec une estimation de la marche des affaires s’inscrivant dans la continuité et des perspectives raisonnablement positives.
La situation est également stable dans le commerce de détail, avec une appréciation de la marche des affaires et des perspectives s’inscrivant à un niveau comparable à la moyenne de long terme. Toutefois, un quart des entreprises sondées indiquent une dégradation de leur situation bénéficiaire, alors que les grandes entreprises et celles actives dans le secteur alimentaire se distinguent par un plus grand optimiste.
Dans l’hôtellerie plus de cinq établissements sur six (85%) s’estiment satisfaits de la marche de leurs affaires. Selon l’Office fédéral de la statistique, les nuitées hôtelières ont progressé de 4,7% sur les neuf premiers mois de l’année dans le canton. Les prévisions sont stables pour le dernier trimestre de l’année. En revanche, la restauration reste confrontée à des difficultés, près de la moitié des établissements interrogés considérant que la marche de leurs affaires est mauvaise. Le manque de clients est le principal obstacle rencontré et concerne près de deux tiers des restaurants. Les perspectives pour la fin de l’année sont négatives, mais les répondants tablent sur une stabilisation des affaires au printemps prochain.
L’enquête conjoncturelle d’automne de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) donne une image similaire à celle des indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise, avec une baisse de l’appréciation de la marche des affaires. Le recul est plus marqué dans l’industrie que dans les services. Notamment, l’instabilité géopolitique touche, d’une manière ou d’une autre, aussi bien les entreprises de services (48% légèrement ou fortement) que l’industrie (68%).
A propos de la Commission Conjoncture vaudoise
La Commission Conjoncture vaudoise regroupe la Banque Cantonale Vaudoise (BCV), la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), le Service de la promotion de l’économie et de l’innovation, Statistique Vaud, les milieux touristiques (Gastrovaud, Vaud Promotion), de la construction (Association cantonale vaudoise des installateurs-électriciens, Association vaudoise des installateurs de chauffage et ventilation, Fédération vaudoise des entrepreneurs et Fédération vaudoise des maîtres ferblantiers, appareilleurs et couvreurs), ainsi que des services (Groupement Romand de l’Informatique et l'Ordre Vaudois d’EXPERTsuisse).
Toutes ces informations sont disponibles sur le site www.conjoncturevaudoise.ch