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Rétrospective 2020 - Perspective 2021

2020, l’année de tous les excès

  • Le coronavirus a créé des mouvements jamais vus sur les marchés et dans l’économie.
  • L’activité a comblé ses pertes en Chine et devrait le faire d’ici l’été 2021 aux États-Unis.

 

La principale surprise de 2020 ne fut pas seulement la violence de la chute des marchés, causée par l’arrêt presque total de l’activité dans le monde à l’apparition du coronavirus, mais aussi la rapidité de la reprise. En huit semaines, entre avril et mai, alors même que la planète était encore confinée, les indices mondiaux ont regagné les trois quarts du chemin perdu en mars en passant de -30% à -8% environ.

Interventions sans précédent

À l’origine de cette remontée impressionnante, une encore plus extraordinaire avalanche de milliards de soutien à l’économie en provenance des autorités tant monétaires que politiques des principaux pays de la planète. Un montant évalué à 21 000 milliards de dollars, soit davantage que le poids de l’économie américaine dans son entier (19 000 milliards en 2019).

Comme les marchés, l’économie a aussi rebondi sous l’effet de ces interventions qui ont pris la forme d’injections de liquidités, de facilitations de crédit, d’achats de titres – même d’obligations à haut risque –, de garanties, de subsides, de mesures budgétaires, voire, comme aux États-Unis, de l’envoi de chèques à la population. Pour rester outre-Atlantique, le PIB a ainsi reculé de 33% en rythme annualisé au deuxième trimestre avant de regagner 31% au troisième.

Derrière les chiffres

La récession de 2020 – qu’aucun indicateur ne laissait entrevoir – restera vraisemblablement dans les annales comme la récession la plus soudaine et la plus rapide de l’histoire. Cette image et la lecture trimestrielle des données ne permettent cependant pas de raconter fidèlement cette année particulière. Elles masquent les conséquences humaines, sociales et économiques de cette pandémie. Elles cachent aussi des réalités très différentes tant géographiques que sectorielles.

Ainsi, habituellement plus résilients en période de récession, les services sont les plus touchés par la crise. Alors que l’année progresse, les indicateurs manufacturiers, qui avaient notamment souffert en début d’année de la rupture des chaînes d’approvisionnement, montrent davantage de dynamisme. Le secteur bénéficie particulièrement de la reprise de l’économie chinoise et de la relative solidité de son homologue américaine.

La Chine en tête

Si l’activité en Chine a déjà récupéré le terrain perdu en début d’année en raison du coronavirus, aux États-Unis, ce devrait être le cas d’ici à l’été 2021. L’Europe a, elle, pris du retard et devra encore compter avec une rechute au quatrième trimestre 2020 en raison de la deuxième vague de coronavirus et de ses conséquences sur la vie économique. Quant à la Suisse, elle bénéficie notamment de sa composante industrielle et de ses échanges commerciaux avec la Chine et les États-Unis pour atténuer quelque peu la forte récession.

En 2020, le monde économique et financier a dû apprendre à analyser les bulletins médicaux et sanitaires. Il a aussi dû réapprivoiser la forme de la racine carrée dans ses courbes. Une forte chute, une forte reprise, puis une évolution plus contenue. Et c’est là que réside la grande interrogation pour 2021. L’économie mondiale et les marchés pourront-ils compter sur les effets bénéfiques d’un vaccin ou devront-ils encaisser de nouveaux confinements? 

En 2021, l’économie reprend les rênes des marchés

Le taux de chômage aux États-Unis recule Zone euro depuis ses plus hauts de ce printemps. Mais il ne récupère pas à la même vitesse que l’activité. Le chômage de longue durée tend à augmenter. La clé de la croissance se niche dans le moral, et donc l’aptitude à dépenser, des ménages américains, dont les revenus et l’épargne ont augmenté en 2020, grâce aux chèques distribués.

L’inflation devrait rester négative en Suisse en 2021, à -0,1% en moyenne. En 2020, elle devrait être de -0,7% en moyenne selon le Secrétariat d’État à l’économie. Dans ce contexte, la Banque nationale (BNS) devrait garder ses taux en territoire négatif durant l’année, maintenant sa politique dans le sillage de celle de la Banque centrale européenne.

L’inflation devrait atteindre 0,3% en moyenne dans la zone euro en 2021. Une hausse durable des prix ne peut être envisagée sans une activité suffisamment dynamique pour permettre une amélioration rapide du marché de l’emploi, ni une confiance solide des consommateurs les poussant à dépenser l’épargne accumulée. La Banque centrale européenne va garder ses taux bas.

Le PIB chinois est attendu à 8,5%. L’activité en Chine a déjà récupéré le terrain perdu en raison de la crise sanitaire. Les risques résident dans la consommation privée ainsi que dans le maintien ou non de conditions de crédit favorables pour les entreprises. La dynamique de l’activité chinoise importe également pour l’ensemble du Sud-Est asiatique.

  • Le défi, regagner la confiance des entrepreneurs et des consommateurs.
  • La robustesse de la croissance constitue la clé de l’évolution des indices.

Si 2020 a été marquée par l’irruption du Covid-19, 2021 le sera par les vaccins et leurs effets potentiels sur le moral des acteurs économiques dont dépend la normalisation de l’activité. L’économie mondiale pourra certes encore compter sur des politiques monétaires et budgétaires bienveillantes, mais elles n’auront pas la même ampleur qu’en 2020. Le relais doit petit à petit être pris par les entreprises et les consommateurs afin de consolider la reprise. Comment regagner la confiance de ces piliers de la croissance sera la grande question de l’année tout en sachant que le moral des consommateurs sera plus délicat à soutenir que celui des entreprises.

Dans un climat hautement incertain, la Chine et les États-Unis resteront les moteurs de l’économie mondiale avec respectivement des progressions attendues de 8,5% et 4,5%. L’activité en Chine devrait rester soutenue comme l’indique la bonne progression du crédit. L’économie américaine devrait avancer poussivement au premier trimestre, en raison de la situation sanitaire de cet automne, mais devrait se reprendre au printemps. La Suisse peut bénéficier du dynamisme de ces deux marchés et retrouver une croissance d’environ 3,5% en 2021 après un recul de 3,8% en 2020 selon les prévisions de la Confédération. L’Union européenne devrait suivre le rythme de la Suisse, mais en ayant plus fortement reculé en 2020.

Scénario privilégié: hausse modérée

Après les rebonds de 2020, 2021 peut encore compter sur des marchés des actions bien orientés. Leur potentiel de hausse dépend de la solidité des bénéfices, mais aussi du risque de réévaluation à la baisse de valorisations désormais élevées. Ce scénario peut se réaliser à condition que la croissance soit au rendez-vous, ce que nous anticipons, et que les taux ne remontent pas trop rapidement, – soit que les bons du Trésor américain à 10 ans restent en dessous de 1,5%. Une forte hausse pénaliserait des valorisations boursières élevées. Les taux vont donc jouer le rôle d’arbitre.

L’évolution de l’économie, des taux et des valorisations peut engendrer trois scénarios alternatifs, notamment pour le marché américain.

Scénario idéal

Si la Fed parvient à gérer les rendements des bons du Trésor à 10 ans sous 1% et que l’économie poursuit sa reprise, les valorisations seraient justifiées par une croissance des bénéfices oscillant entre 10% et 15%. La volatilité des marchés pourrait être contenue et une progression à deux chiffres envisageable. Ce scénario paraît toutefois trop optimiste au vu des incertitudes.

Scénario en dents de scie

Un regain des tensions sur les prix aux États-Unis et le financement de l’important déficit public pourraient engendrer une hausse désordonnée des taux. Le rendement des bons du Trésor américain dépasserait 1,5%. Ce mouvement ferait pression sur les valorisations et conduirait à une augmentation de la volatilité et donc des risques de corrections. Le marché haussier ne serait pas fondamentalement menacé sur la durée, mais le bilan boursier de 2021 pourrait être décevant.

Scénario du pire

Un tassement de l’activité ou une croissance très modeste engendrés par un fort recul de la confiance des acteurs économiques en raison d’une énième vague de coronavirus ou d’un choc géopolitique pourraient mettre un terme à la période de hausse des marchés lancée le 23 mars 2020. Alors, les valorisations élevées ne se justifieraient plus du tout. Nous ne privilégions pas ce scénario.