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Investir dans les infrastructures, c’est d’abord une question de conviction

Investir dans les infrastructures, c’est d’abord une question de conviction

Outil de diversification d’un portefeuille, cette classe d’actifs n’est pas si évidente à appréhender en raison de sa diversité. Mais elle offre des opportunités à condition que l’investisseur n’oublie notamment pas qu’elle demande une vision à long terme.

C’est une des classes d’actifs à la mode. Les infrastructures suscitent l’intérêt des investisseurs en cette période de taux bas et de quête de diversification. Ainsi, ces dix dernières années, ce secteur a affiché des rendements (nominaux et relatifs) supérieurs à ceux des marchés des actions et obligataires. S’il n’existe pas d’indice des fonds cotés, les références les plus souvent citées sont le fonds Macquarie et l’indice S&P Global Infrastructure composés d’actions d’un certain nombre d’acteurs cotés. Soit un seul pan du secteur.

Mais qu’entend-on par infrastructures? «Il s’agit d’actifs à longue durée de vie, qui servent d’ossature au développement de services essentiels, dont dépend la productivité économique de la société», définit Alfredo Zamarriego, managing partner chez Brookfield Asset Management. Il cite en exemple tant des routes à péage, des ports, des aéroports que la gestion des déchets, les réseaux câblés, la production énergétique, les réseaux de distribution d’eau, les gazoducs ou encore les hôpitaux.

Grande diversité

Ce marché n’est donc pas homogène. Pour le spécialiste, ces secteurs possèdent cependant quelques éléments qui les réunissent. Ils concernent des services essentiels au fonctionnement de la société; ils demandent de gros investissements ou imposent à l’entrée des barrières élevées; ils présentent des flux de trésorerie protégés généralement par un cadre réglementaire ou des contrats à long terme, donc stables et relativement prévisibles; ils font face à une demande assez inélastique; ils affichent encore une faible corrélation avec les autres actifs financiers. A cela s’ajoute une de leur caractéristique historique: ils protègent de l’inflation, notamment car leur revenu suit la hausse des prix.

Leur profil de risque est ainsi très différent. Idem pour leur rendement. Dans ce cadre, quatre variables sont déterminantes pour dresser le profil risque/rendement des secteurs, ajoute Alfredo Zamarriego: l’élasticité de la demande, l’endettement (et donc le marché du crédit, les taux), l’inflation, le risque politique. Et une cinquième s’est peu à peu imposée: le risque technologique. On trouve ainsi aux deux extrémités de l’échelle des rendements: d’un côté, les partenariats public – privé notamment pour des infrastructures sociales et, de l’autre, les ports maritimes. A noter que la forte demande récente pour cette classe d’actifs a laissé des traces dans l’évolution des rendements, réduisant même ceux des actifs les plus risqués.

Besoin de financement

Le secteur des infrastructures bénéficie d’un soutien dont l’importance a crû depuis la crise financière: l’endettement des pouvoirs publics. Selon McKinsey, les besoins mondiaux en infrastructure d’ici à 2030 s’élèvent à 49 000 milliards de dollars. «Les pouvoirs publics, notamment en Europe, vont ainsi avoir besoin de capital investissement et d’autres fonds de private equity», relève Alfredo Zamarriego en précisant qu’aujourd’hui le public couvre environ la moitié du financement des infrastructures.

Des opportunités oui, mais elles n’ont pas jeté les caisses de pensions suisses dans les bras des infrastructures. Selon les chiffres de PPCmetrics, elles représentent quelque 0,2% des portefeuilles. Une des raisons? «Souvent les caisses sont trop petites pour aborder ce secteur exigeant un certain savoir-faire», explique Pascal Frei, associé du consultant sis à Zurich et Nyon.

Baisse des rendements

Plusieurs voies d’approche existent pour l’investisseur – notamment institutionnel – intéressé. Il y a tout d’abord l’investissement direct, mais il demande une grande expertise. Il existe ensuite les fonds non cotés, de private equity ou des fonds de fonds, c’est souvent la voie choisie. Et malgré les frais et la baisse des rendements, l’investissement demeure intéressant en comparaison avec les autres actifs à risques comparables, relèvent les spécialistes. Les fonds cotés peuvent s’avérer abordables, car plus liquides et permettant un investissement plus réduit, mais ils affichent une volatilité accrue et surtout sont davantage corrélés aux autres actifs. Autre solution: les fonds avec levier, mais ils présentent un rendement inférieur au capital investissement.

Les questions que doivent se poser les investisseurs, insiste Pascal Frei, sont relatives à l’inclusion dans un portefeuille d’actifs relativement illiquides et de long terme – on peut parler de plusieurs dizaines d’années. Un long terme qui a aussi ses avantages: il permet de stabiliser le degré de couverture d’une caisse, lorsqu’une autre classe d’actifs s’effondre, selon les spécialistes. Les investisseurs doivent encore soupeser l’investissement nécessaire à l’acquisition de connaissances, car il est impératif de comprendre les différents secteurs présents. Ensuite, quel véhicule de placement choisir? Quels secteurs privilégier? Pascal Frei relève enfin qu’une certaine attention doit être portée à l’effet de levier alors que les taux pourraient remonter.

Proximité du terrain

À titre d’exemple, Retraites Populaires investit dans l’infrastructure en direct en Suisse et de manière indirecte à l’étranger. Cette dernière solution a l’avantage d’être accessible aux petites caisses de pensions, ne demande pas de spécialistes à l’interne et offre un potentiel de diversification du portefeuille. En revanche, elle ne permet pas de contrôler les sociétés et engendre des frais de gestions.

En Suisse, le groupe vaudois a notamment participé au financement de l’Hôtel des Patients, à l’agrandissement de l’aéroport de Genève, à Swiss Solarcity, à Swissgrid. Les avantages de ce type de placement: un contrôle direct des sociétés, une grande transparence et des coûts moins importants. Les désavantages: un tel positionnement demande plus de capital, présente une faible diversification, est complexe et nécessite des équipes spécialisées. Il est vrai, souligne Jean-Christophe Van Tilborgh, directeur des investissements de Retraites Populaires, que nous bénéficions des liens étroits avec d’autres partenaires publics et privés, voire d’autres sociétés de la place. Le choix du direct ou de l’indirect, explique-t-il encore, «dépend de l’exposition que l’on souhaite avoir au secteur. Si un investisseur veut que son allocation dans les infrastructures atteigne 3% à 4%, il devra être présent sur les deux tableaux».

Et les experts de conclure que rien ne sert d’investir dans les infrastructures pour y être et profiter des taux bas, il faut investir dans les infrastructures par conviction. «Le vrai rendement, c’est la valeur ajoutée apportée par les spécialistes, les gérants qui connaissent le secteur».