La BNS modère les hausses de loyer

La baisse des taux de la part de la Banque nationale suisse a des conséquences sur l'évolution du taux de référence hypothécaire.

La Banque nationale suisse (BNS) vient de procéder à la deuxième baisse de son taux directeur de l’année. Elle a notamment motivé son mouvement par la force retrouvée du franc à la suite des élections européennes. Mais aussi par le poids des loyers dans une inflation qui a stagné en mai. Avec quelle influence pour les locataires? La baisse du coût de l’argent ralentit la tendance haussière du taux de référence hypothécaire, boussole des baux à loyer qui réagit aux décisions de politiques monétaires, au gré des renouvellements, soit avec un certain décalage.

L’indexation des baux résidentiels en cours s’effectue donc principalement à l’aune de l’évolution du taux de référence hypothécaire. Tombé dans l’oubli après la crise financière de 2008, ce mécanisme fédéral a réalisé son grand retour en 2023. L’an passé, en effet, il s’est apprécié deux fois, en juin et en décembre. Depuis, il s’est stabilisé à 1,75%. Chaque modification de cet indicateur – arrondi au quart de pourcentage – permet en règle générale d’adapter le loyer entre 2% et 3%, si le taux indiqué sur le bail diffère de la référence.

Moyenne de tous les taux

Le taux d’intérêt de référence est fondé sur une moyenne des taux des hypothèques octroyées en Suisse. Calculée par la BNS, cette moyenne prend en compte tant les taux longs – par exemple, à échéance à 10 ans – que les taux courts. Si les taux courts sont directement influencés par la politique monétaire, les taux longs reflètent pour leur part davantage les perspectives d’inflation et de croissance. Ils avaient ainsi progressé à la suite du retour de la hausse des prix, avant de se tasser à nouveau.

De nombreux locataires ont été confrontés à des hausses de leurs loyers depuis l’an dernier. La décision de la BNS devrait peser ces prochains mois sur l’évolution du taux de référence hypothécaire. De bon augure à moyen terme pour les locataires.

Article paru dans 24 Heures, le 24 juin 2024