Une hausse des taux n'est pas indolore pour une entreprise - surtout si elle est endettée. Evaluer sa situation financière permet d'éviter de trop subir les mouvements de taux.

Entreprises 16 avril 2018
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Prêts pour une hausse des taux?

Hausse des taux? L’expression avait pris des allures d’Arlésienne. On en parlait, mais elle ne se matérialisait pas. Or elle commence à prendre forme. Si en Europe cette notion reste lointaine, pour les responsables d’entreprises, les préparatifs commencent. Êtes-vous prêts? Une analyse de votre structure d’endettement s’impose afin de définir votre seuil de tolérance à tout mouvement.

En Suisse, les taux courts restent liés à la politique monétaire de la Banque nationale (BNS). Elle ne devrait pas procéder à un relèvement avant que la Banque centrale européenne n’intervienne, soit pas avant la fin de l’année ou le début de l’an prochain. En revanche, comme on l’a vu début février, les mouvements peuvent être significatifs sur les taux longs, qui reflètent la santé de l’économie et les attentes en matière d’inflation.

Une hausse des taux n’est pas indolore pour une entreprise. Surtout si elle est endettée. Afin de savoir jusqu’à quel point vous supporterez un relèvement du loyer de l’argent, vous devez d’abord avoir une image claire de la structure de vos dettes. Combien de tranches sont à taux fixe et à taux variable? Combien arrivent à échéance dans un an, dans trois ans, dans dix ans, voire après? Il s’agit ensuite d’évaluer votre situation financière pour savoir si vos revenus sont pérennes ou si vous pouvez, par exemple, augmenter la part de vos fonds propres dans votre bilan.

Ces éléments connus, imaginez des scénarios de hausse et calculez ce que vous coûterait tout mouvement. Vous découvrirez peut-être que le coût d’un renouvellement par anticipation de certaines échéances ou d’une assurance en vaut la peine. Ou, au contraire, que votre situation financière vous permet d’attendre l’échéance sans mettre en péril l’avenir de votre entreprise. L’exercice permet de vous préparer et de ne pas subir tout mouvement sur les taux.

Publié dans 24 Heures, le  lundi 16 avril 2018