Scantrust veut faciliter la traçabilité des produits pour les consommateurs ainsi que pour les fabricants.

Entreprises 11 août 2016
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Scantrust, pour suivre son produit à la trace

Scantrust, start-up soutenue par la Fondation pour l'Innovation Technologique (FIT), développe des QR codes impossibles à reproduire, permettant à chaque consommateur d'authentifier son produit. Un outil puissant pour combattre la contrefaçon. 

En 2013, trois spécialistes dans la lutte contre la contrefaçon se rencontrent: Justin Picard, Nathan Anderson et Paul Landry. Les deux premiers sont familiers du sujet aux niveaux technique et industriel, le second tout fraîchement diplômé en la matière à l’EPFL. «Nous avons observé le développement de la qualité d’image des smartphone et l’utilisation croissante des QR codes comme lien entre les mondes réel et virtuel», décrit Justin Picard, CEO de Scantrust. Ils développent une nouvelle technologie: des QR codes, qui une fois placés sur un produit permettent d'en garantir l’authenticité de manière infaillible. Scantrust est née.

Le smartphone, outil d’authentification

La technologie développée par la start-up basée à l’EPFL Innovation Park, et protégée par trois brevets, mêle des éléments numériques (analyse biométrique des images) et physiques (impression).

«Il en va de deux gouttes d’encres comme de deux gouttes d’eau: elles ne tomberont jamais de la même manière sur une feuille de papier. Nous utilisons cette imperfection dans l’impression. C’est ce qui nous permet de générer des QR Code uniques, protégés par un graphique sécurisé, qu’il est impossible de copier», poursuit Justin Picard. C'est un changement de fond dans la contrefaçon: au moyen de son smartphone, chaque consommateur peut désormais vérifier l’authenticité d’un produit. Le client devient donc acteur de la lutte contre les imitations.

Depuis sa naissance fin 2013, Scantrust a déjà noué des partenariats avec une dizaine de grandes entreprises (Agfa, Reynders, Legends...).La start-up possède trois canaux de distribution principaux: les sociétés de consulting spécialisées dans la traçabilité, les imprimeurs, les grands acteurs des chaînes de distribution.

Le marché chinois, une priorité

Scantrust emploie aujourd’hui 18 personnes, dont 12 à Shanghaï et a choisi de se concentrer sur les deux premiers segments, notamment sur le marché chinois, très concerné par la problématique de la contrefaçon.

Outre sa technologie innovante, Scantrust a mis au point une plate-forme qui permet à chaque entreprise et chaque consommateur d’accéder aux informations de traçabilité de l’objet. «La contrefaçon n’est qu’un aspect, certes important, de la problématique beaucoup plus large qui consiste à assurer la transparence et l’intégrité des produits que l’on consomme: origine, parcours, composition etc…», détaille Justin Picard.

L’objectif pour la start-up qui vient d’obtenir un prêt Early de 500 000 francs auprès de la Fondation pour l’Innovation Technologique, est de faire connaître cet outil et d'accélérer son développement commercial pour atteindre un million de produits scannés en 2016.

La FIT a comme objectif d’apporter un soutien au développement de projets technologiques innovants, ses aides sont conditionnées à une collaboration avec une Haute Ecole de Suisse occidentale. La BCV est aux côtés de la Fondation depuis ses débuts. En 2013, la contribution annuelle de la Banque est passée de 50 000 à 500 000 francs; une somme qui sera renouvelée pendant dix ans, afin de permettre à la FIT d’élargir ses soutiens.

Camille Andres, rédactrice, pour la BCV