"Ces dernières années, le secteur technologique a déjà contribué sur-proportionnellement à la croissance dans le canton», a rappelé Joao Brinca, responsable Stratégie et organisation à la BCV, lors du lancement de la campagne 2017 du Silicon Valley Startup Camp.

DANS LE CANTON 30 mars 2017

L’envie d’entreprendre, un ingrédient clé de la croissance vaudoise

Clé du futur économique du canton, l’innovation a vécu une année 2016 record. Grâce notamment à un biotope toujours plus mature.

Soutenir l’innovation est un des ingrédients essentiels à la poursuite du développement économique du canton de Vaud. Car, si la croissance reste d’actualité dans la région, elle se situe aujourd’hui à des niveaux inférieurs à sa moyenne historique. Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement, dont l’essoufflement de certains relais historiques, comme l’attractivité fiscale ou la croissance du secteur financier.

Ces nouvelles réalités rendent la capacité d’innovation du tissu économique cantonal toujours plus stratégique. Même si, ces dernières années, le secteur technologique a déjà contribué «sur-proportionnellement à la croissance dans le canton», rappelle Joao Brinca, responsable Stratégie et organisation à la BCV. Il est vrai que différents acteurs politiques et économiques vaudois ont décidé depuis plusieurs années de soutenir la valorisation de la technologie, qu’elle soit le fruit des PME locales ou des grandes écoles (HEIG-VD, UNIL, EPFL, etc.).

Structures efficientes

Parmi les structures existantes, la Fondation pour l’innovation technologique (FIT) résulte d’un partenariat public-privé. Finançant des start-up depuis 1994, elle a vu son action renforcée en 2012 après le vote par le canton d’un budget de 20 millions de francs sur 10 ans. A noter qu’elle intervient très tôt dans les projets qu’elle sélectionne. En 2012 a en outre été mis sur pied la plateforme Innovaud, qui sert de lieu de rencontre aux acteurs de la chaîne de valorisation de l’innovation.

S’il est difficile d’évaluer le poids exact de la technologie dans le PIB du canton, un coup d’œil aux différents classements des meilleures start-up suisses permet de mesurer l’importance prise par la place lémanique de l’innovation. Ainsi, en 2016, plus d’une start-up sur quatre citées dans le Top 100 suisse* a reçu un soutien de la FIT (27/100). Mieux: elles sont six dans les dix premières. La croissance se lit aussi dans le doublement depuis 2013 du nombre de tours de financement lancés par les sociétés FIT (12 à 24). En 2016, ces jeunes pousses ont ainsi levé plus de 200 millions de francs, un record. Sur l’ensemble du canton, ce ne sont pas moins de 460 millions de francs qui ont été levés l’an dernier au terme de 46 tours de financement. Un record également. A noter en outre la progression significative des investisseurs suisses dans l’argent investi.

Un tournant

En fait, souligne Joao Brinca, l’écosystème lémanique vit un tournant. Non seulement, il accélère son développement, mais il gagne aussi en maturité. Pour preuve, lorsque l’on demande aux start-up soutenues par la FIT avec un prêt «Early» le nombre d’emplois qu’elles projettent de créer dans les trois ans, elles parlent désormais en moyenne de soixante places de travail contre vingt encore en 2013. Elles font ainsi preuve de toujours davantage d’ambition.

C’est dans ce contexte que la BCV organise depuis cinq ans le Silicon Valley Startup Camp. Son but? Sensibiliser les étudiants à la notion d’entrepreneuriat en les plongeant dans la célèbre vallée californienne, car c’est cette culture, cette envie d’entreprendre qui assurera l’avenir du biotope technologico-économique vaudois.

La Banque aide par ailleurs à la valorisation de la technologie locale en favorisant le net-working entre start-up et investisseurs privés. Elle participe aussi à Innovaud au travers de la FIT dont elle est membre fondatrice.

Anne Gaudard, rédactrice, BCV

*Classement établi par l’Institut für Jungunternehmen IFJ et PME Magazine