SimplicityBio a obtenu un prêt de 100 000 francs de la FIT.

Entreprises 11 août 2016
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SimplicityBio, analyser les données médicales

A l'heure du big data et de la récolte toujours plus importante de données médicales, la start-up SimplicityBio, soutenue par la Fondation pour l'Innovation Technologique (FIT), facilite l'analyse de ces nouvelles sources d'information. Rencontre.

En 2013, Miguel Barreto, doctorant spécialisé dans les systèmes d’information à l’UNIL constate un problème: «Depuis quelques années beaucoup de machines permettent de mesurer un nombre incroyable de données biologiques: protéines, gènes par milliers... Mais l’analyse de ces données, elle, n’a pas évolué».Avec Carlos Peña, professeur d’ingénierie informatique à la HEIG-VD, Miguel Barreto développe un outil informatique qui révolutionne l’analyse des données biologiques. Convaincu des débouchés commerciaux de cette invention, Miguel Barreto fonde en 2013 SimplicityBio et s’associe à Pedro Faustino, titulaire d’un MBA en management (EPFL et HEC Lausanne), déjà au bénéfice d’une expérience dans le domaine des start-ups. Tous deux gagnent en 2013 le prix de la Fondation René Lietchi, qui accorde des coups de pouce aux jeunes entrepreneurs. SimplicityBio récolte depuis un grand nombre de récompenses et de prix: Venture Kick I et II, Bourse «the Ark», Venture Leaders USA…

En 2014, Matthew Hall (UNIL), docteur en biologie moléculaire et cellulaire, rejoint l’équipe. Ce dernier grâce à sa spécialisation en biologie, contribue à adapter la plateforme développée par Miguel pour les clients dans le domaine des biotechs.

Boss, un puissant outil d’analyse

L’outil baptisé BOSS (Biomarker Optimisation Software System) fait appel à l’intelligence artificielle, notamment l’analyse prédictive et l’apprentissage automatique (machine learning). «BOSS analyse très vite énormément de données, c’est comme une s’il trouvait très rapidement les bons chiffres d’un digicode pour ouvrir une porte, il trouve les meilleures solutions dans un espace infini de combinaisons», explique Miguel Barreto. Reliées, comparées, décryptées, les données ainsi analysées permettent d’améliorer la précision et la pertinence de certains diagnostics médicaux, notamment dans le cas de détection précoce des maladies complexes comme le cancer. Grâce à cette technologie, finis les examens invasifs, longs et coûteux (coloscopie, prélèvements de tissus…), une maladie peut être identifiée bien plus rapidement.

SimplicityBio possède des bureaux à Lausanne ainsi qu’à BioArk, incubateur de Monthey (VS), spécialisé dans les biotechnologies. «Plusieurs entreprises travaillent déjà avec nous, nous développons plusieurs projets avec chacune d’elles, pour leur permettre de proposer leurs propres produits et diagnostics», explique Pedro Faustino. Grâce à ces collaborations, les trois entrepreneurs peuvent désormais compter sur un revenu mensuel. L’objectif est de gagner davantage de clients, et de pouvoir d’ici deux ans, développer aussi des tests de diagnostics.

Développer une interface ‘grand public’

En novembre 2015, SimplicityBio obtient un prêt Seed de 100’ 000 francs, sans intérêt, de la Fondation pour l’Innovation Technologique (FIT). «Cet argent va nous servir à créer une interface graphique pour notre outil», explique Miguel Barreto. «Pour le moment, BOSS se présente comme des lignes de code difficilement compréhensibles pour un client. Actuellement il nous faut beaucoup de temps pour expliquer aux clients ou aux entreprises comment fonctionne cette plateforme. Avec une interface graphique, nous pourrons mieux faire comprendre l’utilité de notre produit et le proposer à davantage d’entreprises, cela permettra d’accélérer les ventes».

La FIT a comme objectif d’apporter un soutien au développement de projets technologiques innovants, ses aides sont conditionnées à une collaboration avec une Haute Ecole de Suisse occidentale. La BCV est aux côtés de la Fondation depuis ses débuts. En 2013, la contribution annuelle de la Banque est passée de 50 000 à 500 000 francs; une somme qui sera renouvelée pendant dix ans, afin de permettre à la FIT d’élargir ses soutiens.

 

Camille Andres, rédactrice, pour la BCV