Les ventes sur internet des PME vaudoises ont progressé durant le semi-confinement. Malgré l’assouplissement, la tendance devrait se poursuivre.

DANS LE CANTON 23 juin 2020

Comment les PME s’adaptent à la crise du coronavirus

Les PME vaudoises ont rapidement réagi après le début de la crise du Covid-19. Ainsi, lors de la période de semi-confinement, entre mi-mars et début mai, un tiers d’entre elles a cherché de nouveaux canaux de distribution, notamment sur internet, selon les résultats d’un sondage réalisé par la BCV. En ce qui concerne l’avenir, un quart des PME envisage de revoir son business plan, notamment en adaptant l’approche de marketing et de vente. Et le développement des canaux digitaux devrait se poursuivre.

En complément des questions sur leur confiance dans la reprise, la BCV a interrogé les PME vaudoises sur les mesures prises en réaction au semi-confinement et sur les démarches pour l’avenir. Le sondage a été effectué par la cellule Études et analyses clients de la BCV entre le 15 mai et le 29 mai dernier sur un échantillon représentatif. 536 PME vaudoises ont répondu et la marge d’erreur est de 4,2%.

Deux fois plus de boutiques en ligne

Ainsi, la plupart des points de vente ont dû fermer à la mi-mars et il a fallu vendre à distance. Le nombre d’entreprises disposant de leur propre boutique en ligne ou qui vendent via une autre plateforme (place de marché) a presque doublé. Quant au nombre d’entreprises utilisant la visioconférence, il a triplé. Des canaux traditionnels, tels que les commandes par téléphone ou les ventes à l’emporter, ont également gagné en importance.

Pour l’avenir, un quart des PME envisage aussi de revoir son business plan, en particulier parmi celles qui ont ressenti le plus fortement l’impact négatif de la crise. Les principales adaptations imaginées concernent le marketing, la vente et la gamme de produits (~30%). Les objectifs peuvent cependant être divergents, puisqu’il s’agit soit de dynamiser l’activité commerciale, soit de réduire les coûts.

Tandis que certains (~20%) imaginent une diversification dans de nouveaux produits, services ou domaines d’activité, d’autres (~15%) pensent au contraire à la concentration sur l’essentiel ou les clients les plus rentables. La gestion des coûts et de la trésorerie (~10%) ainsi que l’organisation (~7%) font également partie des pistes envisagées. Parmi les plus optimistes, quelques entreprises parlent d’investissement, d’acquisition ou de recrutement de personnes aux compétences spécifiques et pointues.

Accélération de la digitalisation

Plus généralement, près d’une entreprise vaudoise sur deux pense que des nouvelles idées d’affaires vont émerger. La digitalisation est en bonne place dans les pistes évoquées, avec des produits digitaux ou des ventes et des conseils à distance, afin de mieux correspondre aux nouvelles attentes des clients. Les produits locaux ou les services de proximité sont aussi perçus par les entreprises comme étant de nouvelles opportunités, de même que la vente à l’emporter et la livraison. Plusieurs entreprises associent aussi l’adaptation de l’offre à une volonté d’être plus respectueuses de l’environnement.

En revanche, comme une majorité des PME travaillent et s’approvisionnent dans le canton ou en Suisse, la volonté de relocaliser une partie de l’activité et des achats ne concerne qu’une minorité d’entre elles. Ainsi, 4% des PME vaudoises imaginent relocaliser partiellement ou totalement leurs opérations. En ce qui concerne l’approvisionnement, 8% des entreprises vaudoises songent à une relocalisation totale ou partielle.

Une minorité envisage une baisse d’effectifs

En matière d’emploi, la crise du Covid-19 conduit 18% des entreprises à prévoir une diminution des effectifs durant l’année à venir. Selon la taille des entreprises, cela concerne principalement les petites sociétés (de 10 à 49 emplois). En termes de nature de l’activité, les plus touchées sont les PME actives dans l’hébergement et la restauration. En revanche, 70% des entreprises tablent sur une stabilité de leur personnel. 12% pensent même engager, le plus souvent toutefois sans lien avec des opportunités créées par la situation actuelle.

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ParJean-Pascal Baechler, Responsable de l'Observatoire BCV de l'économie vaudoise, BCV