Le retour en forme de l’obligataire

Les taux longs suisses ont fortement progressé en 2022.

MARCHÉS 23 janvier 2023
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Le retour en forme de l’obligataire

Les taux longs suisses ont fortement progressé en 2022, finissant l’année aux environs de 1,5%. Cette brutale remontée a été motivée, notamment, par l’envol de l’inflation.

Après être restés plus de trois ans en territoire négatif, les taux longs suisses (le rendement des obligations de la Confédération à 10 ans) ont fortement progressé en 2022, finissant l’année aux environs de 1,5%. Proches des plus hauts des dix dernières années, ces rendements redorent l’attrait d’une classe d’actifs longtemps oubliée.

Finis les taux négatifs et l’argent gratuit.

Cette brutale remontée des rendements, qui a fait chuter le prix des obligations, a été motivée par l’envol de l’inflation et par le revirement de la politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS). Finis les taux négatifs et l’argent gratuit. Les taux courts sont positifs et pourraient encore grimper. En effet, face à une inflation qui flirte avec les 3%, la BNS, dont la mission est de maintenir la stabilité des prix, n’aura d’autre alternative que de relever à nouveau le loyer de l’argent (à 1% actuellement).

Les changements de politique monétaire en question

Ces changements de politique monétaire se répercutent sur l’obligataire. S’ils influencent surtout les rendements offerts par les emprunts de courte échéance, ils renforcent aussi ceux des échéances longues, échéances très sensibles aux perspectives conjoncturelles et de l’inflation. Si cette dernière s’emballait à l’automne dernier, elle montre des signes d’apaisement, bénéficiant du reflux des cours de l’énergie et de l’essoufflement de la croissance mondiale. Sa décrue ne se fera pas sans accrocs qui pourront encore pousser, temporairement, les taux longs vers le haut.

Les rendements offerts par les obligations en francs suisses sont largement positifs

Malgré ces incertitudes, gardons à l’esprit que les rendements actuellement offerts par les obligations en francs suisses sont largement positifs et se situent à des niveaux inconnus depuis plus d’une décennie. Y investir, de manière diversifiée, trouve ainsi un regain d’intérêt, surtout dans des échéances courtes à intermédiaires, qui offrent des rendements proches de 2%. Cela compense, en tout cas partiellement, l’érosion du pouvoir d’achat.

Article publié dans 24 Heures, le 23 janvier 2023