Pour tenter de maîtriser la propagation du Covid 19, l'Italie confine sa population, notamment à Milan. Parallèlement, l'État déploie des mesures de relance.

MARCHÉS 9 mars 2020
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La chute du pétrole s’ajoute au coronavirus. Quelle attitude adopter?

Après leur chute durant la dernière semaine de février, les marchés des actions viennent de subir un nouveau décrochage accompagné d’une forte hausse de la volatilité. Ce mouvement témoigne évidemment de l’incertitude liée à la rapide propagation du Coronavirus, Covid-2019, hors de Chine mais aussi de l’irruption inattendue d’un deuxième choc exogène et déstabilisateur pour l’économie mondiale: la chute des cours du pétrole. Ceux-ci se sont en effet affaissés de près de 30% depuis vendredi, faute d’accord sur les quotas de production entre l’Arabie Saoudite et la Russie. Cet effondrement des prix de l’or noir accentue la volatilité sur les marchés financiers, il provoque une forte déstabilisation des pays producteurs de pétrole et péjore de larges pans de l’industrie en accentuant les pressions déflationnistes, ce qui ne rassure pas sur l’évolution des revenus de certaines entreprises.

Interruption de croissance

Avec ce nouvel accès de faiblesse, les marchés boursiers anticipent un ralentissement qui va au-delà d’une simple décélération de l’activité. Ils prennent acte qu’une interruption temporaire de la croissance mondiale durant un ou deux trimestres devient probable. À ce stade, l’hypothèse d’une récession profonde, comme celle de 2008, paraît néanmoins un scénario trop pessimiste.

La contre-offensive est en marche

Car si les motifs d’inquiétude ne manquent pas, la résistance s’organise. Aux États-Unis, le gouvernement fédéral a débloqué la semaine dernière 8 milliards de dollars pour gérer la crise sanitaire. Parallèlement, la Réserve fédérale a baissé de 50 points de base ses taux directeurs et pourrait prendre des mesures de soutien supplémentaires lors de sa réunion du 18 mars. En Chine, l’État continue d’assouplir les conditions financières tandis qu’en Europe, les gouvernements s’orientent vers des mesures de relance fiscale, qui ont d’ailleurs déjà été déployées en Italie.

Une sortie par le haut reste encore possible

Pour autant que les plans de relance soient à la hauteur de l’enjeu et contribuent à éviter une récession marquée de l’économie mondiale, et que l’épidémie de Coronavirus soit maîtrisée ce printemps, les marchés des actions détiennent un potentiel de rebond non négligeable à partir des niveaux actuels. C’est le scénario que nous privilégions, et c’est la raison pour laquelle nous restons investis en actions, même si la remontée des cours prendra du temps.
Néanmoins les incertitudes restent nombreuses et les bourses vont probablement tester ponctuellement de nouveaux plus bas dans les prochaines semaines, ce qui nous amène pour l’heure à ne pas nous positionner inconsidérément à l’achat dans ce régime de volatilité élevée.