La SteriBox permet de stériliser du matériel chirurgical en cinq heures et à moindre coût.
Start-up soutenue par la Fondation pour l'Innovation Technologique (FIT), Sterilux développe un système de stérilisation simple et adapté aux hôpitaux disposant de peu de moyens.
«Mon projet est né en 2012, durant un stage à la fin de mon bachelor», raconte Marc Spaltenstein, fondateur de Sterilux. «L’entreprise où je travaillais voulait trouver un moyen de simplifier et internaliser la stérilisation de ses instruments. J’ai réfléchi à un projet et développé des prototypes». Le projet n’est pas poursuivi mais Marc Spaltenstein croit au potentiel de son invention. Il fonde Sterilux en août 2014, qui rachète les brevets déposés, et ne cesse d’améliorer son nouveau concept de stérilisation. Après quelques mois, sa start-up s’installe à l’Y-Parc d’Yverdon.
Stériliser du matériel médical avec 1000 fois moins d’eau, 100 fois moins d’électricité et à un coût 100 fois inférieur aux machines actuelles: c’est le but de la SteriBox.
Son fonctionnement? On y dépose les instruments à stériliser, avec quelques millilitres d’eau. Le tout s’insère dans une machine dédiée qui émet des rayons UV. «Au contact de l’oxygène présent dans l’air de la boîte, une réaction produit de l’ozone. Ce gaz toxique élimine les bactéries, même les plus résistantes», détaille Marc Spaltenstein.
Seul inconvénient de ce procédé: le temps. 5 heures d’attentes sont nécessaires pour permettre un cycle de stérilisation complet. «C’est plus long qu’une machine classique. Mais ces dernières ne répondent pas aux problématiques spécifiques de certains pays en voie de développement, contrairement à la SteriBox», assure Marc Spaltenstein.
Sterilux cible tout particulièrement les pays en développement. «Là-bas les ressources sont limitées ce qui rend les machines classiques de stérilisation difficiles à utiliser: elles exigent une grande quantité d’eau déminéralisée, et consomment énormément d’électricité. Par ailleurs, les instruments doivent être emballés dans un papier spécifique, qui a un coût non négligeable».
Face à ces contraintes, la stérilisation reste à implanter, notamment en Inde, un marché que Sterilux cible en priorité. L’équipe, qui compte 11 collaborateurs dont dix employés, y a déjà effectué plusieurs voyages et est en contact avec plus d’une quinzaine d’établissements sur place. «Mais les demandes viennent de partout : France, Bolivie, Afrique…», énumère Marc Spaltenstein.
«Le graal c’est d’obtenir la norme CE», nous explique Marc Spaltenstein. La start-up a obtenu un prêt ‘seed’ de la Fondation pour l’Innovation Technologique (FIT), qui doit permettre, en plus d’un tour d’investissement, de perfectionner le produit jusqu’à l’obtention de ce certificat, clé pour la commercialisation du produit.
Actuellement le travail des ingénieurs et ergonomistes se concentre sur la prise en main et la technicité de la machine et de la SteriBox. «Le design de la box doit être défini à l’été 2016, la machine quand à elle disposera de fonctionnalités opérables à distance». Ensuite un moule sera acheté et les premières SteriBox produites. «Nos premiers tests sont prévus pour 2016». Ils pourraient avoir lieu en Suisse, ou en Inde, selon l’intérêt des partenaires.
La FIT a comme objectif d’apporter un soutien au développement de projets technologiques innovants, ses aides sont conditionnées à une collaboration avec une Haute Ecole de Suisse occidentale. La BCV est aux côtés de la Fondation depuis ses débuts. En 2013, la contribution annuelle de la Banque est passée de 50 000 à 500 000 francs; une somme qui sera renouvelée pendant dix ans, afin de permettre à la FIT d’élargir ses soutiens. |
Camille Andres, rédactrice, pour la BCV