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Nouveaux métiers: les secteurs à suivre

Bloggueur, youtubeur, instagrammer ou instagrameur: le digital a déjà créé sa panoplie de nouvelles professions, comme l’explique Kapaw dans une série de vidéos réalisées avec la BCV, et à découvrir ce mois-ci. Mais ce n’est qu’un début. Selon certaines études, 65% des jeunes formés aujourd’hui exerceront des métiers encore inconnus. Quelles compétences seront nécessaires? Quelques exemples, par secteur.

Dans les réseaux sociaux: des profs et des psychologues

Ils sont devenus centraux dans notre vie. Les réseaux sociaux ont pris une place prépondérante dans notre quotidien: qu’il s’agisse de gérer nos relations amicales, professionnelles ou amoureuses, ils sont omniprésents. En Suisse, Facebook compte à lui seul 4,2 millions d’utilisateurs actifs, sur 8,3 millions d’habitants, LinkedIn 2,4 millions et Instagram 1,5 million. Reste que ces outils sont évolutifs: ils proposent sans cesse de nouvelles fonctionnalités, de nouvelles options, bref ils se développent et se complexifient. Marketplace, les achats ou les appels via Messenger n’existaient pas quand Facebook est né, en 2004. Or plus ces outils offrent de services, plus les utilisateurs leur fournissent d’informations – numéro de téléphone, de carte de crédit –, et plus il est nécessaire de comprendre les paramétrages de confidentialité. Car évidemment, parallèlement, le cyberharcèlement et la criminalité en ligne ont explosé; ses coûts pour l’économie mondiale sont estimés à 6000 milliards de francs pour 2021, deux fois plus qu’en 2016.

Utiliser les réseaux sociaux est donc plus complexe, plus dangereux… et se fait de plus en plus tôt. Apprendre à gérer ces outils et leurs aspects néfastes, comme la culture du selfie aujourd’hui largement décriée, devient donc indispensable. Notions de cybersécurité, paramètres de confidentialité, bonnes pratiques en ligne, construction d’une identité online: ces savoir-faire ne sont pas plus innés chez les millenials que chez ceux qui ont découvert ces outils sur le tard. Ils nécessitent bien souvent une sensibilisation, voire un cours complet, que certains opérateurs monnaient déjà pour les enfants, leurs parents ou les professeurs. Les formations de professeurs, animateurs, médiateurs ou pédagogues en réseaux sociaux ont donc le vent en poupe!

Enfin, après la prévention, vient la guérison: à la suite des épreuves psychologiques que peuvent vivre des utilisateurs de ces outils confrontés à certains usages –harcèlement, ghosting, addiction… –, la nécessité de psychologues spécialisés dans les réseaux sociaux est avérée.

Compétences requises: pédagogie, psychologie, qualités relationnelles, connaissance technique des réseaux sociaux.

Pour la cybersécurité: pentesters, cyberpoliciers et communicants

Nul besoin d’insister sur la vitesse à laquelle le secteur se développe. Aujourd’hui, un grand nombre de cybercriminels sont structurés comme des entreprises, menant des attaques de plus en plus complexes et ciblées.

Dans le domaine, plusieurs profils seront à l’avenir très recherchés. Celui de «pentester» ou «gentil hacker», des professionnels capables de tester la sécurité de certains systèmes en menant des attaques «tests» et capables d’expliquer les failles ainsi identifiées. Celui de «spécialiste en gouvernance», qui se situera à l’interface entre les responsables de la sécurité opérationnelle et les décideurs, capable de faire comprendre avec pédagogie des situations techniquement et stratégiquement complexes. Et aussi des cyberpoliciers, aptes à traquer des fraudeurs en ligne, qu’il s’agisse d’un simple faux profil ou d’une organisation criminelle aux ramifications multiples. Si, pour l’heure, les outils juridiques pour appuyer leurs actions restent peu utilisés et longs à mettre en œuvre, ils devraient se développer durant les années à venir. À noter que Genève et Zurich disposent déjà toutes deux d’une brigade de criminalité en ligne qui comte une quinzaine de policiers. Il s’agit pour l’heure des brigades les plus importantes de Suisse, amenées à se développer.

Compétences requises: informatique, cybersécurité (sécurité des réseaux, cryptographie, intelligence artificielle… les spécialisations sont multiples), psychologie, maîtrise du facteur humain (humint, pour human intelligence).

Pour la cybersécurité: pentesters, cyberpoliciers et communicants

Si notre monde est actuellement digital, demain, il sera automatisé. Les progrès de l’intelligence artificielle sont importants et ses «bonds» sont tels qu’ils ne peuvent pas être prédits avec exactitude, comme le rappelle Laurent Alexandre, l’un des nombreux experts du moment en la matière. Une chose est sûre, la simple programmation, le fait de savoir coder, ne mènera plus, demain, aux métiers les plus innovants et les plus recherchés. Ce qui sera demandé aux ingénieurs et informaticiens de demain? «L’apprentissage machine, l’intelligence artificielle», explique le professeur Pierre Vandergheynst, vice-président chargé de l’enseignement à l’EPFL. Ainsi que la capacité à travailler sur des projets très complexes pour pouvoir automatiser complètement une usine, par exemple. Autre besoin, «des coachs en robots», explique Jürg Schmid, ancien directeur de Suisse Tourisme, alors que les robots deviennent de plus en plus performants et devraient, à terme, occuper certaines fonctions y compris dans l’hôtellerie sous la forme de «concierges bots», entre autres. Il faudra donc pouvoir s’assurer du bon fonctionnement de ces outils au sein d’une même infrastructure, de leur qualité, de leur capacité – ou non – à échanger des informations, etc.

Compétences requises: intelligence artificielle, ingénierie, analyse de données IT, développement du cloud, développement de logiciels

Jobs à inventer

Mais les jobs de demain sont bien plus nombreux; on pense déjà aux «nurses augmentées», infirmières qui, sur la base de nombreuses données, effectueraient e travail de médecins, aux «murateurs», curateurs des artistes de rue, aux «nomadeurs», chargés de gérer à distance les tâches de certains salariés. Après le «chief happiness officer», le «conseiller en productivité» serait garant d’une efficacité au travail préservant le bien-être des salariés; le «désorganisateur d’entreprise», un expert du chaos organisé, serait chargé de créer un esprit start-up; le «spéculateur en monnaie alternative » aurait à cœur d’optimiser les avoirs en monnaies virtuelles…

Pour autant, ils ne signifient pas toujours la disparition de certaines compétences. Dans l’automobile, si les connaissances en électronique et intelligence artificielle vont devenir une base à maîtriser, les savoir-faire manuels deviendront de plus en plus rares et recherchés. Le métier de restaurateur de vieilles voitures est ainsi déjà en pleine expansion.

Parmi les secteurs en pleine mutation, le gaming, la santé, les services à la personne ou l’éducation sont clairement identifiés. Une chose est sûre: il reste beaucoup à inventer. Se former en continu est plus que jamais nécessaire et les soft skills – capacités à communiquer de manière efficace dans des environnements toujours plus internationaux et complexes –  seront de plus en plus prisées.

Sources: Bilan, Le Monde