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Je viens de commencer à bosser, on me parle déjà de la retraite. Complètement déplacé?

Parler de la retraite à 20 ans, vous plaisantez? Avec Papy et Mamy, Nonno et Nonna, passe encore, mais là, sérieusement… Eh oui, la retraite est un sujet qui concerne un jeune dès l’âge de 20 ans ou 17 ans s’il commence déjà à travailler. Car dès cet âge, il cotise pour sa retraite.

La retraite, c’est loin. Cela semble même assez absurde d’en parler alors même que l’on met un pied dans la vie active. Mais dès que l’on commence à travailler, on verse des sous pour sa retraite. Même quand on est étudiant et qu’on n’a pas de travail, tout commence au plus tard le 1er janvier qui suit ses 20 ans. Alors, autant cotiser malin.

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En premier, l’AVS (assurance-vieillesse et survivants)

Dès que l’on a 20 ans, 17 ans si on a déjà un travail, on commence à verser de l’argent à l’AVS: on «cotise» pour le 1er pilier de la prévoyance. Il est faux de penser qu’on cotise pour ceux qui sont déjà à la retraite. C’est sûr, l’argent versé par un jeune va servir directement aux rentiers d’aujourd’hui, mais les cotisations mensuelles sont inscrites dans un compte individuel auprès de la caisse de compensation AVS. Le but: cotiser 44 années (43 pour les femmes) – c’est le maximum –, parce qu’une année en moins de cotisation, c’est tout ça en moins de rente plus tard.

Plus facile, y’a pas

Si on est salarié, on ne voit presque pas que l’on cotise, car il n’y a rien à faire: la cotisation est directement prélevée sur le salaire, le détail est noté sur la fiche de salaire, d’ailleurs. Si on est indépendant, il faut faire les choses soi-même, annoncer que l’on est indépendant à la caisse de compensation AVS et payer… un peu plus que le salarié. C’est donc un peu plus compliqué. Si on est étudiant ou que l’on ne travaille pas, il faut s’annoncer à la caisse de compensation AVS – ce n’est pas elle qui va venir vous chercher – et au moins payer chaque année la cotisation minimale. Petit effort, mais indispensable.

Ensuite, la LPP (prévoyance professionnelle)

Pour le salarié, facile, là aussi, c’est l’employeur qui fait tout et la cotisation est prélevée sur le salaire chaque mois. L’avantage, c’est que l’employeur verse aussi une cotisation pour l’employé. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne pour le 2e pilier. Il y a un minimum légal que la caisse de pensions doit verser obligatoirement au moment de la retraite; c’est donc la loi qui décide, mais on peut avoir plus. Cela dépend de la caisse de pensions à laquelle est affilié votre employeur ainsi que du plan de prévoyance choisi. Lors de votre recherche d’emploi, cela vaut donc toujours la peine de regarder ce qui est donné ici ou ailleurs (l’intérêt que l’on vous donne sur les cotisations que vous versez chaque année, ce que l’on vous promet pour la retraite, etc.), car les différences peuvent être très grandes. Un salaire mirobolant peut cacher une couverture de prévoyance minable et inversement.

L’indépendant n’a pas l’obligation de cotiser au 2e pilier. S’il en veut un, il doit s’affilier volontairement à une caisse de pensions, souvent liée au type d’activité qu’il exerce. C’est souvent assez cher, surtout dans les premières années d’activité, car on ne gagne pas des sommes astronomiques tout de suite. Les indépendants attendent parfois quelques années, lorsque leur entreprise est bien sur pied, pour se poser la question d’une éventuelle affiliation. Mais il faut se la poser!

Le 3e pilier, facultatif, dit «la roue de secours»

C’est le complément aux deux premiers piliers. L’indépendant peut parfois se contenter de n’avoir que l’AVS et le 3e pilier, s’il a suffisamment d’épargne et de fortune pour assurer sa retraite.

Le 3e pilier n’est pas obligatoire, donc beaucoup de gens préfèrent s’offrir des vacances plutôt que de mettre un peu de côté pour plus tard. Plus tard, cela ne veut pourtant pas dire toujours «retraite», mais aussi «acheter une maison» ou «se mettre à son compte». Pour les jeunes start-uppers, ça mérite réflexion. Car le 3e pilier (ainsi que le 2e pilier) peut être un tremplin financier pour se lancer ou pour acheter une maison si on le retire à cette occasion, qui est autorisée.

Les deux premiers piliers assurent annuellement, en principe, 50% à 60% du dernier salaire pour le financement de la retraite. Le 3e pilier, s’il est nourri régulièrement, devrait permettre d’atteindre au moins 80% du dernier salaire.

Un oubli qui a des conséquences

Tout comme la roue de secours, ne pas avoir de 3e pilier, c’est s’exposer à un cheminement parfois difficile si votre voiture n’est pas de première fraîcheur.

Pour vous prouver que ça risque de ne pas être simple si vous oubliez le 3e pilier, vous prenez votre salaire actuel, vous mettez la moitié de côté pendant un mois et vous vivez avec le reste, sans vous endetter pendant le mois. Avec cela, vous portez un gros sac à dos bien lourd pour ajouter le poids des ans et vos haltères de fitness aux bras et aux jambes. Puis, vous imaginez que cela ne durera pas un mois, mais au moins 30 ans et que, dans votre esprit, vous serez le même qu’aujourd’hui…