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Bien vivre son apprentissage

Vous vous lancez dans la vie active, via une formation professionnelle? La période qui vous attend est intense et ses six premiers mois ne seront pas forcément faciles. Nos conseils pour faire face à tous les changements qui vont émailler votre quotidien.

C’est parti, dès la fin de l’été, vous embarquez pour une nouvelle vie: horaires fixes, semaines chargées, cours, longues journées en entreprise. A vous les trajets, parfois un nouveau logement qu’il a fallu trouver rapidement… et votre premier salaire! Les avantages et opportunités de l’apprentissage dans un parcours professionnel et pour une entreprise sont aujourd’hui largement reconnus. Reste que débarquer dans ce nouvel univers du jour au lendemain suppose quelques petites adaptations. Zoom sur les points-clés à ne pas négliger, avec Sabrina Cohen-Dumani, Fondatrice et présidente de la Fondation Nomads.

1-Les six premiers mois seront difficiles

«Entre la fin de la scolarité obligatoire et l’entrée dans le monde du travail, un choc survient forcément, c’est normal», prévient d’entrée de jeu Sabrina Cohen-Dumani.

Et pour cause, vous allez être confrontés à toute une série de nouveautés dans un temps extrêmement court. «L’apprentissage, par rapport à une formation universitaire par exemple, implique de réaliser en même temps sa formation et son entrée dans le monde du travail. C’est un double contrat!», explique cette experte.

Premier défi, il va falloir vous familiariser avec les rapports de travail: rendre des comptes à un supérieur hiérarchique, vous adapter à de nouveaux horaires, assumer les contraintes liées à un contrat, découvrir les relations professionnelles dans un monde d’adultes…

Et en plus, vous devrez acquérir des compétences, apprendre et découvrir un nouveau métier. Ce qui représente, en soi, un second challenge. «Souvent il y a un monde entre l’image qu’on se fait d’une profession et sa réalité. Il y a un deuil à faire, c’est normal», indique Sabrina Cohen-Dumani.

Bref, toutes ces nouveautés impliqueront un changement radical et souvent définitif de vos repères et vos habitudes. Les seuls moments qui vous paraîtront familiers? Les jours que vous passerez en cours! Face à tous ces chamboulements, vous vous sentirez forcément stressés, surpris ou inquiet. «C’est normal, il faut l’exprimer et en même temps tenir bon. Au bout de six mois, on se forme de nouveaux repères», rassure Sabrina Cohen-Dumani. Un changement de vie demande toujours un temps d’adaptation.

2-Ne vous isolez pas

Entre 15 et 20 ans, on est en mode ‘start’ tout le temps! Tout est neuf, les démarrages sont permanents. Rares sont en effet les périodes de l’existence qui impliquent des bouleversements personnels et professionnels aussi intenses que ceux que l’on connaît entre l’adolescence et l’âge adulte.

L’apprentissage ne constitue qu’un des nombreux changements que vous connaîtrez dans les années à venir. Evidemment, réussir votre formation vous tient à cœur, mais ne vous soumettez pas à une pression exagérée, surtout si vous cumulez des difficultés. Vous bloquez sur un problème, quelque chose ne joue pas, vous n’arrivez pas à l’exprimer? Cherchez du soutien auprès d’adultes proches, notamment si votre famille n’est pas attentive ou disponible. Vous êtes dans une période intense de transition à tous les niveaux, et chercher des ressources ou de l’aide est tout à fait normal. S’isoler n’amène rien, mieux vaut exprimer régulièrement ce qu’on ressent.

«L’une des premières sources de soutien est le maître d’apprentissage», fait remarquer Sabrina Cohen-Dumani. «Il ne faut pas sous-estimer sa relation avec lui, elle est très importante pour le succès. Il faut le voir comme un partenaire. Son rôle est doublement important car il transmet des compétences et explique le contexte, les obligations et les droits.»

3-Tournez-vous vers des personnes ressources

Au-delà de votre entreprise, constituez-vous un petit réseau au sein de votre métier! «L’esprit de corps qui existe en Suisse, notamment dans les secteurs techniques, est exceptionnel», pointe Sabrina Cohen-Dumani. Tournez-vous vers les associations professionnelles: elles vous offriront des ressources pour apprendre, vous perfectionner, travailler dans l’entreprise qui vous fait rêver… et vous ouvriront un réseau très important pour la suite de votre carrière. Profitez de journées dédiées ou d’évènements professionnels pour les rencontrer.

Enfin, en cas de difficultés personnelles, financières, de conflits relatifs aux procédures et au droit du travail, sachez que des ressources existent. Vous pouvez vous adresser à la Direction générale de l’enseignement post-obligatoire (Vaud), mais surtout aux conseillers aux apprentis. «Leur rôle est unique, ce sont des médiateurs, vers qui vous pouvez vous tourner en tout temps. Neutres, payés par l’Etat, ils sont là pour vous accompagner en cas de difficulté professionnelle ou personnelle», indique Sabrina Cohen-Dumani qui a contribué à faire implanter cette fonction dans le canton.

4-Ne lâchez pas le sport!

Entre l’école et la vie d’apprenti, la part du sport obligatoire diminue drastiquement: il vous restera une heure hebdomadaire d’activité physique dans votre emploi du temps. C’est peu, très peu pour évacuer le stress et la pression que vous emmagasinerez tout au long de la semaine. Pour vous assurer d’une vie équilibrée et continuer à produire les endorphines qui vous donneront la pêche, continuez à bouger! Restez dans une association ou un club sportif près de chez vous, trouvez un nouveau groupe dans votre nouvel environnement… ou montez-le dans votre nouvelle entreprise! Dans tous les cas, face à la pression, rien n’est plus utile que de s’aérer et de faire de nouvelles rencontres.

Sabrina Cohen-Dumani-Biographie

Sabrina Cohen-Dumani dirige la Fondation pour la formation professionnelle et continue (FFPC). Elle est aussi la présidente de la Fondation Nomads qui a pour rôle de fédérer les acteurs clefs, suisses et internationaux, de l’écosystème de l’innovation et de la formation pour développer de nouveaux modèles de projets innovants et inclusifs.

Après son master en droit à l’Université de Lausanne et en relations publiques et communication à l’Université de New York, elle a été enseignante de droit, notamment auprès de classes d’apprentis. Elle a élaboré la loi sur la formation professionnelle dans le canton de Vaud et a occupé le poste de conseillère personnelle de Jacqueline de Quattro, conseillère d’Etat vaudoise en charge de la sécurité et de l’environnement.