Le premier semestre de l’année a été marqué par une évolution encore positive de la conjoncture, notamment en Suisse et en Europe – même si les signes de ralentissement se sont multipliés -, qui contraste avec la déprime des marchés boursiers. Ces tendances opposées se reflètent dans les comptes du Groupe BCV : alors que le volume des crédits et des dépôts a progressé, entraînant une amélioration du résultat des opérations d’intérêts, et que les affaires documentaires ont poursuivi leur forte expansion, les activités de gestion de fortune ont légèrement marqué le pas dans un contexte particulièrement difficile. La tendance défavorable des Bourses a toutefois influencé surtout les résultats du négoce de titres.
Bénéfice brut en hausse de 5,3% grâce à la vente de participations
Pendant les six premiers mois de l’année, le revenu des opérations d’intérêts s’est accru de 17,3 millions ou de 8,6% pour atteindre 217,4 millions de francs, ce qui résulte à la fois de l’augmentation du volume des opérations et d’une légère amélioration de la marge en termes de pourcentage. Stable au sein de la maison mère, le produit des opérations de commissions a reculé de 15,1 millions ou de 9% dans l’ensemble du Groupe, revenant ainsi à 152,6 millions de francs. La forte hausse des commissions sur opérations de crédit (+7,8 millions ou 35,7% à 29,5 millions de francs), liée à l’essor des affaires de financement du négoce international de matières premières, et le recul sensible des charges de commissions (-8,7 millions ou 15,9% à 45,9 millions de francs), n’ont compensé que partiellement l’affaiblissement du résultat des activités de banque privée. Dans ce domaine en effet, les commissions encaissées ont baissé de 33,1 millions ou de 17,2% et se sont chiffrées à 158,9 millions de francs. La masse en dépôt du Groupe, quant à elle, a connu une légère diminution (- 2,1 milliards ou 3,3% à 61 milliards de francs), en raison notamment de la décision d’un important client institutionnel de confier ses dépôts en global custody à un autre établissement, tout en maintenant une partie de ceux-ci en gestion discrétionnaire à la BCV. Le recul le plus important a été enregistré dans les opérations de négoce (-48,1 millions ou 78,9% à 12,8 millions de francs): les portefeuilles de titres ont subi les effets du recul des marchés boursiers et le résultat des opérations sur devises a également été pénalisé par la faiblesse du volume des transactions sur les marchés financiers. Les transactions sur immobilisations financières, notamment la vente de la partie non couverte de la participation que la BCV détient dans la société Orange Communication, ont toutefois plus que contrebalancé la baisse du résultat des opérations de négoce et expliquent, pour l’essentiel, la forte augmentation des autres résultats ordinaires, qui ont passé d’une année à l’autre de 47,8 à 133,8 millions de francs.
Le total des produits du Groupe a ainsi progressé de 40,1 millions ou de 8,4% par rapport au 1er semestre 2000, pour passer à 516,6 millions de francs. Les charges d’exploitation se sont chiffrées pour leur part à 277,8 millions, soit 27,9 millions ou 11,2% de plus que l’année précédente. Les charges de personnel se sont accrues de 15,2% à 175,5 millions sous l’effet, entre autres, d’une augmentation de l’effectif du Groupe (+ 2,1% à 2289 personnes). Quant aux autres charges d’exploitation, elles ont augmenté de 4,9% à 102,3 millions de francs. Le bénéfice brut a ainsi atteint 238,8 millions, contre 226,7 millions pour les six premiers mois de l’an passé, marquant une progression de 12,1 millions de francs ou de 5,3%.
Bilan consolidé en léger recul
Le total du bilan du Groupe – dont la maison mère représente les 98% - s’est inscrit à 37,55 milliards de francs au 30 juin 2001, en recul de 416 millions ou de 1,1% par rapport au 31 décembre dernier. Ce mouvement s’explique avant tout par la baisse des avoirs et engagements en banque, supérieure à 1 milliard de francs.
A l’actif, les crédits à la clientèle totalisaient 26,73 milliards de francs au 30 juin, soit 480 millions ou 1,8% de plus qu’à la fin de l’an 2000. Les avances de nature commerciale (+322 millions à 11,02 milliards de francs) ont progressé plus fortement que les créances hypothécaires (+158 millions à 15,71 milliards de francs). Les portefeuilles de titres de négoce (+237 millions ou 19,4% à 1,46 milliard) ont augmenté surtout en relation avec le développement des produits structurés et dérivés. Enfin, la forte hausse des autres actifs, comme celle des autres passifs, reflète l’accroissement du volume des opérations sur instruments dérivés, dont la valeur de remplacement figure sous ces rubriques.
Au passif, les fonds de tiers (dépôts et emprunts à long terme) se sont accrus de 213 millions ou de 0,8% pour passer à 27,91 milliards de francs. L’érosion de l’épargne s’est poursuivie, à un rythme qui s’est toutefois modéré (-238 millions ou 2,8% à 8,4 milliards), de même que celle des bons de caisse (-50 millions ou 7,6% à 606 millions de francs). En revanche, les engagements à vue et à terme envers la clientèle ont progressé de 315 millions ou de 3,6% pour s’élever à 8,95 milliards de francs. Les emprunts à long terme ont augmenté pour leur part de 186 millions ou de 1,9% pour passer à 9,95 milliards de francs.
Perspectives
Le second semestre de l’année sera marqué par un ralentissement modéré de la conjoncture intérieure, qui pourrait cependant s’accompagner, au plan international, d’une amélioration progressive des perspectives pour l’année prochaine, notamment si les banques centrales poursuivent leur politique de détente des taux d’intérêt. Dans ce contexte, les marchés financiers pourraient être mieux orientés qu’au premier semestre. Face aux incertitudes actuelles, il serait toutefois imprudent d’émettre un pronostic trop optimiste sur le résultat annuel du Groupe BCV. Un bénéfice brut comparable à celui de l’an dernier constituerait déjà une bonne performance et permettrait de faire face à des besoins de provisions qui se maintiendront à un niveau élevé.
Lausanne, le 17 août 2001