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Le troisième pilier pour les nuls

Vous venez de commencer votre vie active et les mots «retraite», «pilier», «épargne» et «prévoyance» ne vous parlent pas du tout ? Notre topo pour y voir plus clair.

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Qu’est-ce qu’un troisième pilier?

Tout au long de votre vie active, vous devez cotiser de l’argent pour votre retraite. En Suisse, ce système d’épargne est mixte. Cela veut dire qu’il mélange des cotisations obligatoires: une part publique (le premier pilier), une part patronale (le deuxième pilier, pour les salariés) et des cotisations libres. C’est cette cotisation libre qu’on nomme le «troisième pilier». Elle est ouverte à tous et fortement recommandée pour les indépendants (qui ne sont pas obligés d’avoir un deuxième pilier).

À quoi me sert un troisième pilier?

Lorsque vous aurez atteint l’âge de votre retraite (65 ans pour les hommes, 64 ans pour les femmes actuellement)ou que votre activité professionnelle cessera, vous n’aurez plus de salaire. Mais votre existence se poursuivra! D’ailleurs, bon à savoir: la Suisse compte l’une des meilleures espérances de vie de toute l’Europe: 81 ans pour les hommes, 85 ans pour les femmes (chiffres 2019, OFS), et celle-ci augmente.

Autrement dit, après la retraite, c’est une nouvelle vie qui s’ouvre pour vos envies et vos projets… Sauf que vous aurez logiquement moins de revenus pour les réaliser. L’argent cotisé à travers le premier et le deuxième pilier ne couvre en général pas plus de 60 % des revenus préexistants (*).

Pour ne pas voir vos revenus baisser drastiquement, il est donc intéressant de pouvoir puiser dans une réserve que vous aurez constituée tout au long de votre vie: le troisième pilier. C’est lui qui, une fois la page de votre vie active tournée, vous offrira une nouvelle liberté.

Comment cotiser à un troisième pilier?

Il existe deux types de troisième pilier : bancaire (3b) ou assurantiel (3a).

Le point commun entre les deux: ce sont des comptes bancaires sur lesquels vous effectuez un versement.

La grande différence, c’est leur nature. Le troisième pilier en assurance est une prestation: c’est une assurance-vie, reversée à vos ayants droit en cas de décès. La contrepartie? Vous devez verser chaque année un montant fixe sur ce compte ouvert.

Le troisième pilier bancaire, lui, constitue une épargne privée. Vous n’êtes en aucun cas obligé(e) d’y contribuer chaque année. Vous pouvez verser une somme fixe tous les mois ou un montant annuel, selon ce qu’il vous reste à la fin de l’année. À chacun sa discipline d’épargne, et celle-ci peut évidemment évoluer tout au long de la vie.

À quel âge puis-je ouvrir un troisième pilier?

En principe, par besoin d’attendre vos 18 ans. Un troisième pilier peut être ouvert à partir du 1er janvier qui suit vos 17 ans… à condition d’avoir un salaire.

Mais, en réalité, c’est au moment où vous paierez des impôts qu’ouvrir un troisième pilier sera vraiment intéressant. En effet, l’un de ses grands intérêts est que les fonds versés sont déductibles de votre revenu imposable.

Le montant que vous pouvez verser varie selon votre statut professionnel (indépendant ou salarié), votre état civil, et selon que vous avez choisi un troisième pilier assurantiel ou bancaire. Mais la déduction finale représente toujours une réduction bienvenue.

Et si je gagne peu?

L’intérêt du troisième pilier bancaire, c’est qu’il n’y a aucune obligation de versement: vous pouvez verser le montant que vous choisissez, sur la durée que vous voulez. Aussi, même si vous ne pouvez déposer que 50 ou 100 francs mensuels, durant les premières années de votre vie professionnelle, ce sera déjà cela de pris.

Est-ce que je suis sûr de retrouver à ma retraite l’argent que je verse maintenant?

Les lois sur la retraite sont en évolution constante, il est certain que dans 40 ou 50 ans, le cadre réglementaire suisse aura évolué. Est-ce que la retraite sera plus tardive, plus précoce? Est-ce que le système des piliers existera toujours sous sa forme actuelle? Impossible de le savoir aujourd’hui.

En revanche, une chose est sûre: vous retrouverez cette somme, car elle est garantie par la FINMA, l’autorité des marchés financiers, qui contraint les établissements proposant des troisièmes piliers d’avoir les réserves nécessaires pour proposer ce type de produits.

(*) pour un salaire annuel de 60 000 francs, selon plusieurs études.