«The Merge»: cure d’amaigrissement énergétique pour l’Ethereum

Sous «The Merge» se cache un changement de protocole, basé sur l’utilisation active du capital, qui pourrait permettre de réduire la consommation énergétique de la blockchain de 99,95%. 

L’écosystème et la cryptosphère l’attendaient depuis 2020: «The Ethereum Merge» ou un changement dans la méthode utilisée par la blockchain pour valider ses transactions. Il faut dire que la production de blocs est particulièrement énergivore. Avant «The Merge», la production annuelle de l’Ethereum (ETH), plafonnée à 18 millions d’unités, correspondait à la consommation électrique annuelle des Pays-Bas. Selon la fondation Ethereum, ce changement de protocole pourrait permettre de réduire la consommation énergétique de la blockchain de 99,95%. Rappelons que l’Ethereum représente 20% environ de la valeur actuelle des cryptomonnaies, loin derrière les 40% du bitcoin. Des compagnies souhaitant utiliser des protocoles compatibles avec les critères ESG pourraient également être intéressées par cette méthode.  

Le «proof of stake», un système moins énergivore…

Techniquement, il s’agit de passer d’un système de validation des transactions et du minage de l’Ethereum de type «proof of work» (preuve de travail) à un système de «proof of stake» (preuve d’enjeu ou preuve d’intérêt). La «proof of work» qu’utilisent actuellement les cryptomonnaies telles que l’Ethereum ou le bitcoin consiste à mettre en compétition des milliers d’ordinateurs, appelés également mineurs, travaillant à la résolution d’énigmes cryptographiques leur permettant ainsi d’ajouter dans la blockchain une nouvelle transaction, appelée également «bloc». L’ajout d’un bloc est rémunéré en cryptomonnaie. Plus concrètement, il s’agit d’un protocole permettant de valider l’intégrité de la blockchain et de créer de nouveaux blocs, ce qui permet une sécurisation de la blockchain. Mais il existe également un autre protocole, nettement moins énergivore, appelé «proof of stake» qui permet également de valider l’intégrité de la blockchain. 

…basé sur l’utilisation active du capital

Certaines cryptomonnaies l’utilisent déjà, comme NXT, Tezos ou Peercoin. Dans ce système, afin de gagner le droit de miner le prochain bloc, il faut déposer dans un pot commun 32 Ethereums. Un tirage au sort se charge de désigner le validateur, soit la personne en charge du minage du prochain bloc et ayant également le droit de vérifier la validité des blocs créés par les autres validateurs. Pour résumer, le système «proof of stake» est basé sur l’utilisation active du capital, alors que le «proof of work» se base sur la puissance de calcul. 

«The Merge»: le succès au rendez-vous

Dans la matinée du jeudi 15 septembre dernier, «The Merge» a été activée avec succès, et sans ralentissement notoire sur le réseau. Le cours de l’Ethereum (1 590 dollars) n’a pas été affecté par cette opération durant les premières heures de cotation, alors que les intervenants s’attendaient à une forte volatilité, et sa valorisation était estimée à plus de 190 milliards de dollars. Vitalik Buterin, cofondateur de la blockchain Ethereum, a tweeté: «Et nous l’avons finalisé! Celles et ceux qui ont contribué à réussir ‘The Merge’ peuvent se sentir très fiers aujourd’hui.»

(Sources: Reuters, Bloomberg, AWP, LeTemps.ch, LesÉchos.com, Numera.com, IG.com, Investir.ch, BFMTV.com) 

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express Marchés" de la Salle des marchés de la BCV, le 20 septembre 2022