Les marchés boursiers se situent à des sommets: prudence

Les courbes des indices boursiers ressemblent toujours plus à la ligne de crêtes d’une chaîne de hautes montagnes. Avec sa succession de parois escarpées et de sommets abrupts. Même si le Swiss Market Index n’a pas encore rejoint les 9548 points de juin 2007, il a évolué durant une grande partie du mois de mai au-dessus de 9000 points. A cette altitude, le moindre accroc peut prendre des proportions démesurées. Si des corrections sont donc possibles, elles peuvent aussi représenter des opportunités, car le terrain reste favorable aux actions.

Les alpinistes le savent bien: en haute montagne, les changements de temps peuvent être non seulement rapides, mais aussi brutaux. Les investisseurs s’exposent actuellement à de pareilles conditions. Un président est chahuté? Les bénéfices d’une multinationale déçoivent? Et la bourse trébuche. S’il reste impossible de prévoir le moment ou l’ampleur d’une correction, des à-coups pouvant aller jusqu’à -10% sont presque inévitables sur un tel marché.

Mais la reprise économique reste solide, même en Europe, et les bénéfices des entreprises ont encore du potentiel. Autant d’éléments qui ne plaident pas pour un retournement durable du climat aujourd’hui porteur pour les actions. Surtout qu’en raison des taux bas, les investisseurs disposent de peu d’alternatives à cette classe d’actifs.

Quelle attitude adopter pendant l’orage? S’il est difficile de contrer la tendance lors de ces mouvements, les bourrasques permettront, par exemple pour compléter un portefeuille, des acquisitions de titres de qualité qui ont chuté de manière injustifiée au regard du modèle d’affaires de la société, de ses prévisions bénéficiaires, de son profil de risque, etc. Comme en montagne, l’équipement et la préparation sont essentiels pour s’adapter au mieux aux conditions, à défaut d’assurer le risque zéro.

Publié dans 24 Heures le 29 mai 2017