Freiné par la présidentielle française, l'euro n’a que mieux rebondi après l’élection d’Emmanuel Macron.
L’euro a repris des couleurs. Freiné par la présidentielle française, il n’a que mieux rebondi après l’élection d’Emmanuel Macron.
Cette embellie ne résulte pas uniquement d’un contexte politique plus rassurant. Elle témoigne aussi d’une amélioration régulière de l’économie du Vieux Continent, qui s’est traduite par une croissance de 1,7% au premier trimestre, un tonus bien plus vif que celui des Etats-Unis. Force est de constater que le marché du travail s’améliore de manière quasi ininterrompue depuis cinq ans, que les indices de confiance progressent, que les ménages et les entreprises s’endettent et que la Banque centrale européenne pratique toujours une politique monétaire accommodante.
Les ingrédients restent réunis pour que la zone euro continue d’afficher une croissance solide ces prochains mois, une croissance supérieure à son potentiel à long terme (schématiquement, la croissance théorique donnée par l’évolution de la population et l’amélioration de la productivité). C’est l’un des éléments qui permettront de soutenir la devise, tout comme l’attrait retrouvé des investisseurs anglo-saxons pour les places financières de la zone euro.
La route haussière de l’euro est-elle toute tracée? Vu sa récente performance, pas à court terme, car le dollar pourrait se renforcer quelque peu dans le sillage des hausses des taux aux Etats-Unis. Mais cela sera vraisemblablement le cas dans six à douze mois, à moins d’un cataclysme géopolitique qui ramènerait les devises refuges, franc suisse et dollar, sur le devant de la scène. Un euro plus fort soulagerait nos exportateurs et la Banque nationale suisse, mais pas les investisseurs qui ces dernières années ont accumulé énormément de francs suisses. L’été approche, osons nous découvrir un peu et miser sur des devises moins sures que la nôtre.
Publié sur le site 24 Heures le 24 mai 2017