Même si des surprises ne sont pas à écarter, les mouvements des premiers jours post-Brexit sont porteurs d’un message de retour progressif à la normale.

VOTRE ARGENT 20 juillet 2016
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Il y a forcément une vie après le Brexit

Le Brexit a été une réelle surprise pour beaucoup d'acteurs économiques. Mais il s’avère souvent inopportun de surréagir au moindre mouvement.

Le Brexit tient en haleine les marchés. Et les tiendra encore longtemps, car le processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’en est qu’à ses débuts.Au vu des effets potentiels du vote sur l’emploi et la croissance outre-Manche, la chute de la livre sterling était la conséquence la plus attendue. Son fort recul contre l’euro et le dollar notamment annonce-t-il de nouvelles grandes fluctuations sur le marché des devises et un renforcement du franc? Même si des surprises ne sont pas à écarter, les mouvements des premiers jours post-Brexit sont porteurs d’un message de retour progressif à la normale.

Si les investisseurs ont fui la monnaie britannique, c’est pour mieux se réfugier auprès d’autres devises, comme le franc, le yen ou le dollar, voire d’autres actifs. Ainsi, l’euro a baissé contre le franc. Et sans l’intervention de la Banque nationale suisse (BNS), il ne se serait vraisemblablement pas arrêté au seuil de 1,06-1,07 pour un euro. Au-delà de ces mouvements initiaux inhérents à la période d’incertitudes qui s’ouvre, le marché va se tourner vers l’inévitable recherche de solutions entre Bruxelles et Londres. Il y a forcément une vie après le Brexit. La Suisse et son franc sont bien placés pour le rappeler: les situations difficiles poussent à se montrer constructif et à rechercher des issues viables.

Ainsi, une fois le choc digéré, le franc devrait reprendre la direction de 1,09-1,10 pour un euro, son niveau avant que les risques de Brexit ne s’intensifient. Cela dit, même en valant 1,10 euro, le franc demeure surévalué. Cette vision pragmatique et positive ne permet toutefois pas d’exclure d’autres accidents conjoncturels ou politiques. Là encore, la Suisse ne le sait que trop bien. Dans ce contexte, il s’avère souvent inopportun de surréagir au moindre mouvement.

Publié le 30 juin 2016 dans 24Heures