«La mission de la libra est de développer une devise et une infrastructure financière mondiales simples au service de milliards de personnes», selon le Livre blanc du projet.

MARCHÉS 15 octobre 2019
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Facebook tente de fédérer les acteurs autour de sa libra

 «En 2027, 10% de la richesse globale sera stockée dans la Blockchain» (rapport du World Economic Forum, 2019).

 Annoncée pour le second semestre 2020, la future monnaie numérique aux plus de 2,7 milliards d’utilisateurs potentiels du groupe Facebook (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp) essaie actuellement de fédérer autour d’elle – parfois avec difficultés – les acteurs financiers et politiques. La firme de Mark Zuckerberg veut créer un nouveau système de paiement rapide et moins coûteux que les existants. Voici un tour d’horizon des caractéristiques principales de la future monnaie favorite des millenials et de la génération C (C pour communication, collaboration, connexion et créativité, soit les personnes nées à partir de 1995).

Objectifs

 Défendue par David Marcus, le responsable du projet, cette cryptomonnaie devrait permettre à tout le monde d’effectuer des paiements même si l’on ne possède pas de compte bancaire. «La mission de la libra est de développer une devise et une infrastructure financière mondiales simples au service de milliards de personnes», résume le Livre blanc du projet qui a été révélé le 18 juin 2019. 

Détail du panier

La libra sera indexée à un panier de devises: 50% pour le dollar, 18% l'euro, 14% le yen, 11% la livre sterling et 7% le dollar singapourien. On notera l’absence du franc suisse.

Le coût et le fonctionnement

Les frais de transactions devraient être faibles. En effet, «les intérêts perçus sur les actifs de la réserve serviront à couvrir les coûts du système, à garantir des frais de transaction minimes, à verser des dividendes aux investisseurs qui ont fourni des capitaux pour lancer l'écosystème, et à soutenir sa croissance et son adoption sur le long terme», selon le Livre blanc. La libra permettra entre autres d’effectuer des transferts d'argent via des applications comme Lydia ou Pumpkin. Pour ce faire, il sera possible de s'échanger des libras par l’intermédiaire d’une application transactionnelle créée par Facebook: Calibra, un portefeuille électronique du digital wallet qui permettra d’acheter, vendre et stocker la cryptomonnaie. Elle proposera également de régler des achats chez les commerçants partenaires.

Les conséquences possibles et les risques potentiels

Dans les pays en développement, où les guichets et bancomats sont moins nombreux, les smartphones pourraient offrir à la libra la possibilité de s’imposer comme alternative sécurisée à l’argent liquide. La libra fait partie pour l’instant d’une «boucle fermée». Dépenser cette monnaie n’est possible que pour des biens et services proposés sur Facebook et ses applications partenaires. Pour faire des achats sur une autre plateforme, il faudra convertir ses libras dans une autre devise.

Des défections en série

Une semaine après PayPal, c’est au tour des émetteurs de cartes bancaires Visa et Mastercard, de la plateforme de commerce en ligne eBay ainsi que des services de paiement Stripe d’abandonner le projet libra. Compte tenu des levées de boucliers politiques récentes de part et d’autre de l’Atlantique, il s’agit d’un coup dur pour les défenseurs de la cryptomonnaie. L'association Libra, qui doit gérer la future monnaie virtuelle, a toutefois été officiellement mise sur pied lundi par ses membres fondateurs.

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 14 octobre 2019

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