Les métaux industriels ont été les principales victimes du mouvement de baisse.

MARCHÉS 29 août 2018
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Les matières premières à la peine

Les matières premières ont connu un triste été. Ce qui semblait être un bon exercice jusqu’au printemps a mal tourné. En témoigne la performance de l’indice global BCOM qui affichait une avance de 4% sur l’année à fin mai et qui se retrouve désormais en recul de 4%. Il a ainsi perdu environ 8% durant la période estivale.

Mais les matières premières ne sont pas seules. Si les actions des pays développés, notamment américaines, tiennent la route, celles des pays émergents sont en net recul sur cette période. Diverses devises, liées elles aussi aux pays émergents, ont suivi la même trajectoire baissière. Cette association matières premières et émergents n’est pas un hasard. Historiquement, ces classes d’actifs ont la vie dure lorsque la politique monétaire américaine devient moins favorable et que, conséquemment, les taux américains sont à la hausse et le dollar s’apprécie.

Si ce lien était prévisible, un autre élément l’était moins: la guerre commerciale que mènent les États-Unis contre divers pays. Si les éléments concrets de cette confrontation ne sont finalement pas encore très clairs, cela n’empêche pas les investisseurs de prendre peur et de se prémunir en vendant les actifs les plus vulnérables. C’est dans cette perspective que les métaux industriels ont été les principales victimes du mouvement de baisse. À ceci se sont ajoutées les craintes d’un ralentissement plus marqué que prévu de l’économie chinoise. À contrario, l’énergie, moins sensible à la conjoncture des pays émergents, résiste mieux.

Malgré ce contexte turbulent, la phase du cycle demeure favorable aux matières premières qui ont historiquement mieux performé lors des phases de croissance robuste et, ce qui s’avère particulièrement important aujourd’hui, de reprise de l’inflation. Si celle-ci devait se renforcer, la classe d’actifs pourrait rapidement retrouver des couleurs.

Paru dans 24 Heures, le 29.08.2018

ParFabio Alessandrini, Responsable des investissements quantitatifs & alternatifs, BCV