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«Une seule hausse des taux américains est à envisager d'ici décembre»

Automne difficile sur les marchés? Comment se protéger? Serge Ledermann a participé au Live Chat organisé par Le Temps et la BCV le 1er septembre 2016. Extraits.

Septembre est un mauvais mois pour les Bourses, sera-ce encore le cas cette année? Faut-il vendre toutes ses actions?

Il est vrai qu'il existe une certaine saisonnalité sur les marchés financiers et septembre est généralement un mois creux ou faible pour les Bourses. Ce pourrait bien être à nouveau le cas cette année en raison de la bonne progression des indices en juillet et en août (post-Brexit) et des attentes de hausse de taux aux Etats-Unis. En revanche, des actions extrêmes comme la vente de la totalité du portefeuille investi en actions ne se justifient pas.

Quels secteurs faut-il privilégier? Faut-il se concentrer sur la Bourse suisse?

L'évolution des différents marchés boursiers internationaux a été très contrastée en 2016. La Bourse américaine, jugée déjà très chère en début d'année, enregistre la meilleure performance dans les marchés développés. Les marchés émergents, après une longue période de baisse, se sont fortement redressés à partir du mois de mars. En Europe, l'évolution est assez décevante, la Suisse ne faisant pas exception. En effet, l'indice des grandes valeurs a été fortement pénalisé par le poids important des valeurs financières (banques et assurances) et pharmas. Les premières souffrent des taux d'intérêt bas à négatifs alors que les secondes pâtissent des craintes soulevées par les initiatives de contrôle des frais de santé figurant notamment dans le discours de la candidate à la présidentielle américaine, Hillary Clinton. A l'inverse, les valeurs secondaires suisses tirent, pour bon nombre d'entre elles, leur épingle du jeu. Une remarque qui vaut aussi pour les valeurs industrielles qui s'adaptent mieux que prévu à la force du franc. En conclusion, il convient d'avoir une approche plus segmentée des marchés et des secteurs: les valeurs industrielles de consommation discrétionnaire et de la santé devraient mieux se comporter d'ici la fin de l'année.

En prévision des turbulences à venir, faudrait-il se reposer sur des valeurs considérées comme sûres (Nestlé, Novartis, Apple, etc.)?

L'environnement économique et financier actuel est toujours marqué par les conséquences de la crise financière de 2008. Dans ce contexte, les politiques monétaires demeurent exagérément extensives et les banques centrales font preuve d'une grande activité sur les marchés financiers. Malgré ces mesures, la croissance peine à décoller et les bénéfices des sociétés, dans leur globalité, s'inscrivent depuis plusieurs trimestres en recul. Ainsi, les forces qui animent les marchés des actions sont assez contradictoires. Du côté positif figurent la liquidité et le très bas niveau des taux d'intérêt, du côté négatif, l'orientation à la baisse des bénéfices. Le cœur d'un portefeuille investi en actions doit être constitué de titres de sociétés de qualité, disposant de fortes parts de marché, générant du cash-flow libre et payant des dividendes élevés. Les titres mentionnés répondent clairement à ses critères.

La Fed va-t-elle relever ses taux d'intérêt et si, oui, une ou deux fois?

Les commentaires proposés par divers représentants de la Réserve fédérale américaine lors de la réunion de Jackson Hole, la semaine dernière, rendent plus probable une action sur les taux directeurs américains dans les prochains mois. Toutefois, la prise en compte du contexte international incite la Fed à n’agir que lentement et avec précaution. Ainsi, une seule hausse est à envisager d'ici décembre.

Quel est le potentiel de croissance des principaux indices boursiers à six et à douze mois en Europe et aux Etats-Unis? Et où voyez-vous la parité USD/CHF à six et douze mois?

En ce qui concerne les grands marchés boursiers, il est difficile d'envisager une hausse marquée, soit supérieure à 7%, à partir des niveaux actuels. Des épisodes de correction de l'ordre de 5 à 10% sont à attendre et pourraient être mis à profit pour acheter à bon compte. Sur le plan des devises, en tenant compte d'une hausse des taux directeurs aux Etats-Unis et sans mauvaise surprise politique, le dollar pourrait s'apprécier de 3% à 5% contre le franc suisse au cours des six prochains mois.