Vers un atterrissage en douceur du marché immobilier? Telle est l’interrogation à laquelle Jean-Pierre Danthine a tenté de donner une réponse lors de la rencontre «Les Professionnels de l’immobilier» organisée par la BCV le 28 avril. Pour le vice-président de la Direction générale de la Banque nationale suisse (BNS), un constat s’impose d’emblée: en une dizaine d’années, les déséquilibres n’ont cessé de s’accroître. Et de prendre deux indicateurs pour étayer ses propos, celui des prix de l’immobilier rapportés à l’indice des loyers et le volume des hypothèques comparé au Produit intérieur brut. Deux indicateurs dont l’évolution montre clairement un état de surchauffe immobilière, notamment dans le secteur des PPE, et une envolée de l’endettement hypothécaire rarement observée au niveau international. Résultat: les forces à l’œuvre sur le marché immobilier demandaient clairement un nouvel environnement réglementaire.
«Depuis 2012, un certain nombre de mesures ont été prises pour atténuer les risques spécifiques à ce marché, expliquait Jean-Pierre Danthine. Il s’agissait d’ailleurs d’un effort collectif impliquant non seulement la BNS mais également le Conseil fédéral, la FINMA, l’autorité de surveillance des marchés financiers, et l’Association suisse des banquiers. La démarche a alors consisté à procéder par petites touches successives afin d’éviter toute rupture et de favoriser plutôt un retour à la normale de l’immobilier helvétique». Entre juillet 2012 et septembre 2014, une série de nouvelles règles ont ainsi été introduites. Parmi celles-ci, l'obligation des futurs propriétaires d'apporter un minimum de 10% de liquidités ne provenant pas des capitaux du 2e pilier, une immobilisation plus importante de capitaux au sein des banques pour couvrir leurs engagements immobiliers et un durcissement des plans d’amortissement.